Le Monde en Maquettes
Bienvenu sur le forum du Monde des maquettes.
Ce forum est une plate forme conviviale ou chacun trouvera sa place dans le respect de l'autre.
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Aller en bas
Serge
Serge
Admin
Admin
Messages : 5961
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 62
Localisation : Ardèche Méridionale
http://lesoiseauxdumonde.purforum.com/forum

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Ven 16 Déc 2016, 09:51
Armel est véritablement un grand navigateur, je ne suis pas surpris de ses performances.
Cela ne veut pas dire pour autant que les autres sont mauvais non plus.
On est pas sur une régate qui fait le tour du bassin d'Arcachon.
Bernard nous le confirme, à juste titre, régulièrement.

_________________
8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Captur15
Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Ven 16 Déc 2016, 14:04
Tu as raison Serge, mais c'est devenu, par la force des choses - je ne reviendrais pas sur ce que sont les choses en question - une régate planétaire où, je te rejoins, il n'y a pas de mauvais, le pedigree de chacun est là pour en attester !
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Ven 16 Déc 2016, 22:19

Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.

Actualité
Vingt-deux nuances de gris
vendredi 16 décembre 2016, 10h00
Indien ou Pacifique, il n’y a quasiment jamais de couleurs dans les mers du Sud qui se couvrent de brume pour les leaders, de grosses brises pour le peloton à l’Est des Kerguelen, d’un front pluvieux pour les chasseurs en mer de Tasman… La pleine lune peine à traverser ce couvercle grisâtre et le soleil ne rayonne que quelques instants. Bienvenue dans ce pays lugubre, sinistre, oppressant où les solitaires se réfugient dans leur caverne !

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 626544le15decembre2016photostephanelediraisonsoleilaustralr16801200

Gris. Gris clair, gris intense, gris pastel, gris foncé, gris vert, gris de Payne, gris perle, gris blanc, gris fer, gris anthracite, gris souris, gris ardoise… Le Grand Sud n’est qu’une masse informe et grisâtre, un monde où l’humidité règne en maître, un pays où un éphémère rayon perce parfois le dais d’un ciel plombé tel le doigt de Dieu pointant sa colère sur les hommes, un lieu où la reflection de la pleine lune et la réverbération de la banquise apporte plus d’oppression que de lumière. Et quand les cieux ne sont pas bouchés par une couche de nuages déversant leurs larmes jusqu’à un horizon incertain, quand le brouillard n’enserre pas des eaux rarement apaisées, quand la bruine ne s’infiltre pas dans les moindres replis d’un corps ramolli comme une éponge saturée, quand l’atmosphère ne laisse passer aucun zeste de couleur, alors l’environnement devient un magnifique feu d’artifice, un arc-en-ciel arrondi l’espace, un clair de lune enflamme l’océan, un dard astral transperce un plafond tourmenté aux reliefs mammaires.

Car si les lames et les souffles des mers du Sud sont puissants, agressifs, incessants, lancinants, ce n’est pas tant cette force sous-marine et cette énergie céleste qui éreintent les corps et torturent les âmes, qui martèlent les marins et grignotent les esprits, mais bien cette ambiance de fin de monde, cette monstrueuse pieuvre qui étreint les solitaires. Le décor est si lugubre que tel un néandertalien, l’homme se réfugie dans sa grotte aussi sombre que le paysage qui l’entoure… Les mêmes conditions tempétueuses sous un soleil radieux et une température estivale n’auraient pas les mêmes effets dévastateurs. Mais surtout dans cet espace devenu confiné et désespérant, c’est le temps qui se transmute en métronome obsessionnel : le plus petit coin de couleur, le vol d’un albatros ou le bond d’un dauphin, se métamorphose en espoir de retrouver une paroisse plus civilisée, d’apercevoir le bout du tunnel. Voilà pourquoi le cap Horn est un lieu de délivrance alors qu’il n’est qu’un amas de naufragés, de roches déchiquetées, d’épaves, de fractures orographiques, de fortunes de mer, de plaines tourbeuses et de falaises acerbes.

Gris de peine.

Le rayon qui a illuminé les deux leaders il y a seulement deux jours ainsi a fait place à une atmosphère terne et sans relief, à un brouillard dense et collant. Certes il y a un peu d’air, un souffle suffisant pour avancer vers la Terre de Feu, une brise réjouissante pour tracer son sillon dans cet océan qui respire toujours. La grande houle du Pacifique ondule en permanence mais son électroencéphalogramme n’est pas très vigoureux pour Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) et Alex Thomson (Hugo Boss) : le premier glisse dans un flux de Nord-Ouest redevenu plus tonique quand le second batifole dans un fluide sans consistance. Le delta s’amplifie au point de devenir assourdissant et le Gallois ne peut rien faire d’autre que de patienter jusqu’au milieu de l’après-midi pour attraper un front qui descend du Nord. Mais si le leader a désormais de grandes chances de rester sur cette bordure anticyclonique qui va fusionner avec une dépression venue du Sud, son poursuivant devrait voir cette pression s’étioler dès dimanche pour se retrouver une nouvelle fois englué dans un marasme bourbeux.

Le Gallois est à la peine et n’a aucune solution de secours pour revenir titiller le Breton avant le cap Horn. Un caillou qu’Armel Le Cléac’h pourrait contourner dès jeudi prochain grâce à un bon flux d’Ouest sur le 50°S. Grosse accélération avec une dépression qui s’enroule entre la Patagonie et la péninsule antarctique en milieu de semaine prochaine… Alex Thomson devrait malheureusement buter dans une cellule anticyclonique ce week-end et voir le duo qui le suit se précipiter comme des mouches sur un pot de confiture ! Jérémie Beyou (Maître CoQ) et Paul Meilhat (SMA) qui a été débordé cette nuit, vont en effet bénéficier d’une dépression qui s’est formée dans leur Nord-Est. Même si elle dégénère rapidement, elle laissera dans son sillage un brin suffisant d’air pour fondre sur le Britannique qui devrait tout de même conserver plusieurs centaines de milles d’avance avant de redémarrer.

Des matches à tous les étages.

En approche de l’île Campbell, le trio suivant va se retrouver au contact près de ces îles australes quand la brise d’Ouest va obliger Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) puis Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) à empanner pour ne pas pénétrer dans le « mur des glaces ». Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) pourra pendant ce temps perdurer sur son bord plongeant pour normalement croiser devant ce tandem. Finalement, une belle opération pour le Niçois que d’être aller flirter avec le détroit de Bass, tout là-haut en Tasmanie ! Bien seuls, Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le projet Imagine) qui vient de rentrer en Pacifique et Louis Burton (Bureau Vallée) qui glisse le long du « mur des glaces » sous l’Australie, se préparent à un week-end studieux, l’un en tentant d’éviter les forts vents associés à une perturbation qui se creuse en mer de Tasman, l’autre en espérant échapper au plus gros d’un coup de vent qui arrive par l’Ouest.

En fait, c’est une grosse dépression qui intéresse ce vendredi ses poursuivants, qui va le rattraper car, pour l’instant, le peloton est en plein dedans ! Au Sud, Rich Wilson (Great America IV), Alan Roura (La Fabrique) et Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland) en subissent les effets avec des brises de plus de quarante nœuds de Sud-Ouest. Au Nord, ce sont Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut), Arnaud Boissières (La Mie Câline) et Conrad Colman (Foresight Natural Energy) qui se font brasser en avant du front par un flux de Nord-Ouest de plus de trente nœuds. Éric Bellion (Commeunseulhomme) a quant à lui décidé que ces vents mauvais et cette méchante mer n’étaient pas pour lui : il repique vers le Nord-Est pour éviter le gros du coup de chien. Et pour Nándor Fa (Spirit of Hungary) et Stéphane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) qui passent ce vendredi matin la longitude du cap Leeuwin, le vent modéré d’Ouest va faire place à cette même perturbation avec une nouvelle fois 30 à 35 nœuds de Nord-Ouest ce week-end. Même les trois derniers vont passer une fin de semaine chargée avec la poussée musclée d’une dépression argentine… Le terne gris est de rigueur.
Dominic Bourgeois

Analyse météo
Transitions complexes en tête de course
vendredi 16 décembre 2016, 13h07
Pour les deux leaders, les phases de transition s'enchainent alors que le groupe mené par Conrad Colman subit une dépression très active.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 874396analysemeteopourlatetedelaflottele16decembrea8h00r16801200

© Great Circle

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 257722analysemeteopourlatetedelaflottele16decembrea8h00r3603601

© Great Circle

L'écart s'est creusé entre Banque Populaire (en bleu) et Hugo Boss (en noir). Le premier a réussi à accrocher la bordure de l'anticyclone avec un vent de Nord Ouest relativement bien établi, alors que le second est dans une zone de vents faibles qui se déplace avec lui. Les prochaines 24 heures seront encore complexes pour les deux concurrents.
Pour Banque Populaire, l'objectif est de se placer du bon côté de la zone peu ventée  (en bleu) qui va se développer dans son Sud pour à terme revenir se coller le long de la zone d'exlusion. Pour Hugo Boss, l'enjeu est de traverser le plus rapidement possible la zone de calmes dans laquelle il se trouve, afin de naviguer dans un flux de vent plus régulier et ne pas continuer à creuser l'écart avec le leader. Dans tous les cas, le déplacement de la dépression vers l'Est devrait lui amener du vent plus régulier dans les heures qui viennent.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 147903previsionpourle17decembre2016pourlesleadersr3603602

© Great Circle

SMA et Maître CoQ doivent négocier une petite dépression qui se creuse devant eux. Ils sont visiblement décidés à la contourner par le Nord. Queguiner, St-Michel Virbac et Finistère Mer Vent naviguent dans des conditions qui s'améliorent rapidement. Le classement devrait rester identique à celui du début de semaine à la différence près que les 3 bateaux se tiennent maintenant dans un mouchoir de poche. Thomas Ruyant s'écarte vers le Nord pour laisser passer une dépression très creuse dans son Sud durant le week end. 
Dans la deuxième partie de la flotte, le groupe mené par Conrad Colman subit actuellement une dépression très active. Enda O'Coineen, Alan Roura et Rich Wilson ont fait le choix de se rapprocher de son centre pour essayer d'avoir moins de vent et un peu moins de mer dans le Sud.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 744943analysemeteopourledeuxiemegroupele16decembre2016r3603603© Great CircleCD et BS / Great Circle

 

Actualité
40eme jour de solitude
vendredi 16 décembre 2016, 17h25
Tandis que l’homme de tête, Armel Le Cléac’h se rapproche du cap Horn qu’il devrait atteindre dans six jours environ (probablement dans la nuit du 22 au 23 décembre), Sébastien Destremau, lui, ferme la marche à près de 12 000 km de Banque Populaire VIII ! C’est dire si la route est encore bien longue sur ce 8e Vendée Globe pour ceux qui n’ont pas encore débordé l’archipel des Kerguelen… En ce quarantième jour de course, alors que les fêtes de Noël se préparent à terre, en mer, les 22 marins se satisfont de petits bonheurs : un café chaud, un rayon de soleil, la visite d’un albatros, une réparation réussie. Et pour tout l’or du monde, ils ne changeraient rien à leur quotidien.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 822516compagniedulitboulognebillancourtle15decembre2016photostephanelediraisonarcencielr16801200

« C'est extraordinaire d'être là et d'apprendre des choses sur soi. C'est un beau cadeau, c'est ce que je suis venu chercher. Je suis déjà super heureux de mon Vendée Globe. » racontait Eric Bellion (CommeUnSeulHomme), 18e, à la vacation ce matin. Et pourtant… Combien de galères, combien de stress dans ce morne horizon du grand Sud ! Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean), 22e, ruse plusieurs fois par jour pour mettre en route son moteur source d’énergie, Eric Bellion vient de passer une nuit épouvantable par 60 nœuds de vent dans des vagues hautes comme des immeubles à réparer un de ses hydro générateurs, Romain Attanasio, 21e, depuis son stop à Simon’s Bay, prie pour que ses safrans tiennent la route… jusqu’aux Sables d’Olonne. Malgré tout, le bonheur est là : « Je suis un miraculé. Il y a une semaine j'étais au fond du trou. Etre à nouveau en course, c'est top ! » confiait Romain ce midi au Vendée Live.

Entre compétition et bricolage.

Pieter Heerema (No Way Back), 19e, sur son foiler qu’il découvre chaque jour, commence à reprendre confiance. Ses problèmes de pilotes automatiques et les trous dans sa grand-voile l’ont fait douter sur sa capacité à continuer la longue route. Maintes fois, il a pensé jeter l’éponge. Désormais Pieter est en grande forme ! Ca se passe comme ça sur un Vendée Globe. Les skippers ont rêvé de ce tour du monde en solitaire, même si, seul en mer, isolé de tout, il y a quelque chose d’inhumain.

« Devant la puissance des océans nous ne sommes que des Playmobils sur un bout de carbone flottant » résume parfaitement Alan Roura (La Fabrique), 16e au classement. Que dire de Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut), 14e, qui a subi cet après-midi une avarie de grand-voile suite aux grosses conditions rencontrées ces dernières heures ! Bilan : grand-voile déchirée sur 3 mètres. La compétition est souvent mise de côté pour sauvegarder les bateaux.

 Ne présager de rien, même en tête de flotte
« C’est un peu frustrant ce Pacifique après une traversée rapide de l’Indien. Je progresse actuellement au près et je n’ai rien pour m’empêcher de dériver. C’est frustrant, mais cela pourrait être pire. » Alex Thomson, 2eme sur Hugo Boss à presque 400 milles d’Armel, vit des heures pénibles, mais reste philosophe. Pénalisé par son foil tribord cassé, il peine encore dans les petits airs. Rageant quand on a mené la course 13 jours et quinze heures durant (12 au 26 novembre) ! N’empêche, même le plus expérimenté des compétiteurs, comme Jérémie Beyou (Maître CoQ), 3e, sait bien que personne n’est à l’abri d’une avarie. « Chaque problème résolu est une petite victoire. Etre troisième, c'est le résultat de plein de petites victoires. Avec tout ça, j'étais quand même à deux doigts de l'abandon définitif. »

Olivia Maincent / M&M
Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Sam 17 Déc 2016, 09:14
Très beau texte et surtout très juste sur les mers du Sud et de la désolation réunies en début de communication. Merci Guillaume pour ces infos !
Serge
Serge
Admin
Admin
Messages : 5961
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 62
Localisation : Ardèche Méridionale
http://lesoiseauxdumonde.purforum.com/forum

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Sam 17 Déc 2016, 09:54
Une autre info de taille ...

Pour Banque Populaire, l'objectif est de se placer du bon côté de la zone peu ventée  (en bleu) qui va se développer dans son Sud pour à terme revenir se coller le long de la zone d'exlusion.

Ce qu'il faut savoir dans cette course régate, c'est que la zone d'exclusion n'est pas gravée dans le marbre.
Elle remis à jours en permanence par la direction de course en fonction, notamment de la dérives des glaçons.
Ce qui sous entend que les distances entre les équipages favorise les écart de plus en plus une zone libre pouvant se retrouvée exclue et vis versa. Donc même si il est fait mention de bordure en bleue, ce qui est autorisé pour Armel ne le sera peut être plus pour la suite de la file derrière lui.

J'espère avoir été clair et compréhensible .


Dernière édition par Serge le Dim 18 Déc 2016, 12:40, édité 1 fois

_________________
8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Captur15
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Sam 17 Déc 2016, 22:05

Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.

Analyse météo:
Un océan Pacifique compliqué.
samedi 17 décembre 2016, 14h14:

Les conditions de navigation dans le Pacifique ne sont pas simples avec des dépressions qui circulent très Nord.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 944731analysemeteogroupedetetele17decembrea12h00r16801200

© Great Circle

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 378649analysemeteogroupedetetele17decembrea12h00r3603601

© Great Circle

L'océan Pacifique n'est pas simple à négocier. Tous les bateaux ont pour l'instant été cueillis à l'entrée du Pacifique sud par une dépression très creuse au Sud de la Tasmanie. Les petits systèmes dépressionnaires qui circulent au Nord de la zone d'exclusion Antarctique (ZEA) ne sont pas toujours très bien appréhendés par les modèles et viennent compliquer le jeu des skippers.
Hugo Boss et Banque Populaire naviguent dans des systèmes différents. Armel Le Cleac'h est en bordure de l'anticyclone et devrait être dès demain dans un régime de sud-ouest en arrière d'une grosse dépression qui devrait lui apporter de belles conditions sur la route du cap Horn. Alex Thomson essaye toujours de sortir d'un petit système dépressionnaire avec des zones de calmes et des vents contraires.

SMA et Maître CoQ jouent avec une dépression qui leur bloque la route et qui remonte vers le Nord. Les conditions proches du centre sont très instables avec des zones de vent fort et des molles. Arriveront-ils à traverser cet axe dépressionnaire pour bénéficier des vents de nord-ouest derrière ? Réponse en fin de journée.

Le groupe composé de Queguiner-Leucémie Espoir, Finistère Mer Vent et St-Michel-Virbac navigue dans de belles conditions avec une mer peu formée. Quant à Thomas Ruyant, il doit faire le dos © Great Circlerond en attendant que la dépression passe dans son sud. Le vent peut monter à plus de 50 noeuds avec des rafales à plus de 60 nœuds au nord de ce système.

Les conditions sont un peu plus clémentes aujourd'hui dans l'océan Indien. Les 14 concurrents naviguent autour des deux dépressions qui se déplacent rapidement vers l'est.
Romain Attanasio et Sébastien Destremau ont fait le choix de se décaler vers le Nord, probablement pour avoir un peu moins de vent dans la dépression qui devrait les rattraper d'ici 36 heures avec des vents de 40 à 45 nœuds.

CD et BS / Great Circle


Actualité
Vacations : Jean Le Cam "Derrière, il y en a un qui va pleurer..."
samedi 17 décembre 2016, 14h16.

Joint en milieu de matinée, Jean Le Cam (Finistère Mer Vent), malgré une communication pas facile, explique la grosse dépression que va toucher dès demain le skipper du Souffle du Nord pour le projet Imagine, Thomas Ruyant : des vents de 60 à 70 nœuds ! Paul Meilhat (SMA) et Alan Roura (La Fabrique) ont répondu à nos appels dans le Vendée Live. Tous deux vivent des heures difficiles dans l'Indien et le Pacifique Sud. Dans un message envoyé du  bord de No Way Back, le Hollandais Pieter Heerema nous raconte ses soucis de pilote automatique récurrents. Enda O'Coineen (Kilcullen Ocean Voyager) avoue avoir ouvert une boîte de chocolat prévue pour Noël pour se remonter le moral !

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 331387imagesaeriennesdejeanlecamfraskipperfinisterer16801200

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 7154811dejeanlecamfraskipperfinisteremervr360360

Jean Le Cam, Finistère Mer Vent:
« Ca se passe vachement bien, j’ai 13 nœuds de vent, et je marche à 12 nœuds, ça a un peu ralenti, mais ça commence à repartir doucement. Je suis dans une phase de transition. On devrait bientôt faire de la vitesse à 120 ° du vent, sur une mer plate. Il y en a un qui va pleurer, c’est derrière, Thomas Ruyant. Cette dépression, ça peut aller jusqu’à 60-70 nœuds de vent, avec des vagues d’une amplitude de 10 mètres. Vaut mieux pas y aller, mais quand tu es dedans, tu es dedans. Je dors bien mais pas beaucoup, par période de 30 mn. Faut qu’on allume, parce qu’ils vont pédaler pas derrière, ils peuvent nous rattraper. Au final, la situation est plutôt confortable en ce moment. »

© B.Carlin / SMAPaul Meilhat, SMA

« Ca s’est bien calmé parce qu’on s’est rapproché du centre de la dépression pour avoir moins de vent. On a eu plus de vent que ce que prévoyaient les modèles, on a eu 45 nœuds, jusqu’à 50 dans les rafales. On s’est appelé avec Jérémie, ça c’est fait pas surprise parce que j’ai récupéré sa position à l‘AIS. On s’est retrouvé bord à bord à 4 milles d’écart, au moment où le vent avait molli. C’est vrai que l’on a vécu 6 heures difficiles, donc on a pu discuter un peu, c’était sympa. On ne discute pas trop de la course, on parle de nos soucis, on parle aussi de qu’est ce qu’on fait dans les conditions extrêmes. Nous avons tout deux mis la performance de côté, et on était contents d’être à coté. Il reste encore des efforts à faire pour arriver jusqu’au cap Horn. »

Les petits soucis du bord.

« Chaque jour, il y a des petit soucis, ça s’est amélioré avec ma grand-voile, j’arrive à gérer mes prises de ris. En revanche, mon gennaker est passé à l’eau car le lashing de tête a lâché, j’ai galéré pour le ramener dans le bateau. Pour l’instant, je n’ai pas trop besoin de cette voile là, on est plus dans une logique d’attende près du centre de la dépression. »

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 8138212paulmeilhatsmar360360

Compliqué jusqu’au cap Horn.

« On sait ce qu’il va se passer, ce n’est pas bien pour nous, ceux de devant vont partir, et les trois concurrents de derrière vont revenir sur nous. C’est possible que ça change. On est bloqué dans un système qui avance à la même vitesse que nous. J’espère que cela va s’évacuer. Normalement, le Pacifique est mieux que l’Indien, on rêvait d’une grand front, mais on va devoir jongler entre les dépressions et les dorsales… Ca n’est pas sympa pour finir ce grand Sud. »

Mental.

« Les problèmes successifs font perdre un peu confiance dans son bateau, mais quand on arrive à réparer, ça nous remotive. J’ai réussi à chaque fois à dépasser des problèmes, j’ai un bateau dans l’ensemble dans un super état. Rien n’est encore joué de toutes façons ! Tant mieux que ce soit sympa pour vous à suivre ! D’ici deux jours, on devrait avoir des conditions un peu plus stables… C’est une expérience incroyable ce Vendée Globe. La solitude se ressent dans les conditions de navigation difficiles et les problèmes du bord. Le fait d’être tout seul, ça rajoute un peu à la difficulté, mais la solitude en elle-même n’est pas un problème pour moi. ».

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 1185593photoalanrourar360360

Alan Roura, La Fabrique.

« Ca a été très sport ces trois derniers jours. J’ai eu de grosses conditions, des vents moyens de 40 nœuds jusqu’ 55 nœuds, c’est surtout la mer qui était très formée, qui déferlait, des conditions pas faciles pour le bonhomme, le bateau et le pilote automatique. Ce matin, on a eu une belle déferlante, qui m’a fait faire un départ à l’abattée. Cela a arraché pas mal de choses : une latte, un pontet qui retenait l’écoute de grand-voile, le lazy jack… L’Indien commence à bien nous fatigue et on en est pas encore sorti ! Ce sont des bricoles, mais j’ai passé la matinée juste sous trinquette pour enlever la latte, la réparer et brêler une écoute de grand-voile. C’est du provisoire, pour le reste, j’attends que la mer se calme. On a 20 nœuds et 5-6 mètres de creux encore. Pour travailler c’est dur dans le bateau."

Grosse fatigue.

« Je suis très fatigué car je n’ai a pas le temps de me reposer depuis trois jours. Même quand on ferme les yeux, on a le stress du pilote qui ne tient pas, on est dans des conditions fortes. Il faut garder une vitesse raisonnable. J’ai passé 24 heures sous grand-voile à trois ris, et rien devant… Et même avec ça, on arrive à casser ! Donc il faut faire attention. Dans trois ou quatre jours, c’est le cap Leuuwin, ça donne la patate, ça fait du bien !"

Les camarades de jeu.

« Je suis content d’être avec Rich (Wilson) et Enda (O’Coineen). Ce sont des super marins, je suis frustré de voir Enda partir aussi vite, mais j’ai 23 ans, mon bateau en a 16, je suis très fier de ce que je fais ! C’est une belle course, le jeu est intéressant. Moralement je suis content, je suis en contact avec Eric (Bellion), on est super proches, on s’entend bien, il y a plusieurs courses dans la course. J’aimerais aller chercher Amedeo ! Je vais envoyer le paquet pour aller le plus vite possible. »
Pieter Heerema, No Way Back (message du bord).

“Encore une nuit agitée. Je dormais lorsqu’un gros grain est arrivé qui a propulsé le bateau à plus de 24 nœuds toutes voiles dehors. Pas complètement hors de contrôle, mais pire encore, les instruments indiquaient n’importe quoi. Par hasard, j’avais laisse le pilote en mode compas, ce qui je ne fais pas habituellement quand je vais dormir. Cela m’a bien sauvé, car sinon dans ce super grain le bateau aurait fait une pirouette et au mieux cela aurait engendré un démâtage, mais cela aurait pu être pire encore ! J’ai enroulé le foc et le J3 et attendu que la situation se calme.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 6533344jacquesvapillonnowaybackimagesembarqueesdenowaybackr360360

Sans étoile ni éclair de lune, ce n’était pas agréable dans la nuit noire. En revanche il y avait beaucoup d’eau ! Nous avons enfin compris que le pilote recevait de temps en temps de mauvaises informations sur le vent. Cela arrivait soudainement comme un coup de fusil sans avertissement. Le pilote suivait les mauvaises données envoyant le bateau et le skipper sur le chemin de l’enfer.”

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 1423535deendaocoineenirlskipperkilcullenvoyager360360

Enda O Coineen (Kilcullen Voyager Team Ireland) :

« J’ai eu 48 heures difficiles avec des vents de 50 nœuds. Beaucoup de dégâts mais rien pour mettre fin à ma course. J’ai une semaine de bricolage devant moi. J’ai décidé de mettre la course de côté un peu pour aller vers le nord. Le problème le plus grave concerne le système de navigation et d’informatique, ce qui m’oblige à utiliser des cartes papier. J’ai par contre le GPS et j’essaie de faire fonctionner le système que j’avais en réserve. Le bateau a empanné et a été couché engendrant beaucoup de dégâts. Il fait froid, humide et c’est vraiment un temps pourri.

Je ne sais pas comment je me suis convaincu de faire ceci. Mais je me sens un peu mieux depuis que j’ai mangé. Il faut mettre en place un régime strict concernant les horaires des repas. Je voudrais me confesser. J’ai ouvert une boîte de chocolats prévue pour Noël. La mer redevient gérable. Elle est confuse, mais la mer redevient gérable. Je reste sans fichier météo pour le moment, mais je pense qu’une nouvelle dépression va arriver ».

Actualité.
Cinq grandes batailles planétaires:
samedi 17 décembre 2016, 17h32.

Si le match France-Angleterre entre Banque Populaire VIII et Hugo Boss a perdu de l’intensité depuis 48 heures (près de 400 milles d’écart ce soir), derrière, dans le Pacifique Sud et l’Indien, il y a de quoi vibrer, taper du pied, se ronger les ongles, voir lancer une hola ! Cinq superbes bagarres se déroulent en ce moment même sous les cieux les plus inhospitaliers de la planète. Beyou/Meilhat, Eliès/Dick/Le Cam, Le Diraison/Fa, O’Coineen/Roura/Wilson et Attanasio/Destremau. Faites vos jeux, le suspense reste entier sur le 8e Vendée Globe !

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 900777yvanzeddastmichelvirbacvendeeglobr16801200

Jérémie Beyou (Maître CoQ) et Paul Meilhat (SMA) : Ne me quitte pas !

22 jours que ces deux-là ne se quittent plus d’une semelle. Comprenez qu’avant le cap de Bonne Espérance, Jérémie Beyou et Paul Meilhat se sont retrouvés bord à bord pour ne plus se séparer. Un mariage qui avait déjà vécu de belles heures en 2012, puisque Maître Coq n’est autre que l’ex Banque Populaire d’Armel Le Cléac’h (avec des foils ajoutés cette année) et SMA, le Macif de François Gabart. Ce samedi 17 décembre 2016, après 14 000 milles parcourus depuis les Sables d’Olonne (soit près de 28 000 km), moins de 2 milles séparent les deux Imoca qui jouent une place sur le podium du 8e Vendée Globe.

Yann Eliès (Queguiner-Leucémie Espoir), Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac), Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) : Les trois mousquetaires.

Ils se tiennent en moins de 100 milles. Le trio s’est regroupé depuis que Jean-Pierre Dick a joué son option tranchée au nord de la Tasmanie. Brandissant ses foils tels des épées, le Niçois s’est offert une superbe remontée de 500 milles rejoignant ses camarades de jeu, bien décidé à doubler Yann Eliès à 45 milles de son étrave. Jean Le Cam semble en grande forme sur son bateau qui n’a pas connu de grosse misère. Il va y avoir de la bagarre ! Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord Pour le Projet Imagine), 8e, devrait souffrir dans la tempête demain, mais il est loin d’avoir dit son dernier mot quant à sa capacité à rejoindre les trois Mousquetaires…

Stéphane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) et Nandor Fa (Spirit of Hungary) : Attrape moi si tu peux…
A un peu moins de 4 000 milles de la tête de flotte, Stéphane Le Diraison, 40 ans, bizuth du Vendée Globe, a doublé hier le cap Leeuwin devant un ancien routier de la grande boucle, le Hongrois Nandor Fa. 10 h seulement les séparaient ! « C'est top ! Je suis fier de moi ! C'est un chrono de malade, en plus pour un bateau mis à l'eau en 2007. J'ai tout donné, j'ai parcouru près de 3 000 milles à 15 nœuds de moyenne. Je suis content car je marque Nandor grâce à une belle trajectoire, ça fait plaisir. » confiait ce matin ce marin discret qui se bat pour conserver coûte que coûte cette belle dixième place au classement. 70 milles le séparent de Nandor Fa, 5e du Vendée Globe en 1993…

Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager Team Ireland), Alan Roura (La Fabrique), Rich Wilson (Great American IV) : Le doyen, le benjamin et le joueur de flûte
Ces trois-là naviguent groupés en moins de 120 milles. Rich Wilson, dont c’est la deuxième participation au Vendée Globe (9e en 2009) est le doyen de cette édition 2016 (63 ans) et colle au train du plus jeune Alan Roura (23 ans), bizuth diablement accrocheur. « Je suis content d’être avec Rich (Wilson) et Enda (O’Coineen). Ce sont des supers marins, je suis frustré de voir Enda partir aussi vite, mais j’ai 23 ans, mon bateau en a 16, je suis très fier de ce que je fais ! » soulignait le petit Suisse ce midi au Vendée Live. L’Irlandais Enda O’Coineen et Alan ne sont séparés que de 10 milles au classement. Va y avoir du sport ! D’autant qu’Enda, le joueur de flûte, rencontre des problèmes d’informatique le pénalisant pour sa stratégie.

Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) et Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) : Les arrières se démènent
A plus de 6 600 milles d’Armel Le Cléac’h, les deux derniers s’accrochent. Romain Attanasio devance de 40 milles Sébastien Destremau. Sur leurs bateaux « vieux » de 1998 la route est longue mais ce match leur permet de rester compétiteurs malgré tout. Important pour continuer à faire avancer leurs montures au meilleur de leur potentiel… Affaire à suivre, car tous les deux sont des régatiers avant tout !

Olivia Maincent / M&M

Actualité.
Démâtage de Stéphane Le Diraison - Compagnie du Lit / Ville de Boulogne-Billancourt.
samedi 17 décembre 2016, 20h28 :

FLASH INFO : A 18h42 heure française ce samedi 17 décembre, Stéphane Le Diraison a joint la direction de course du Vendée Globe pour prévenir du démâtage à bord de son Imoca « Compagnie du Lit / Ville de Boulogne-Billancourt ».

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 285759stephanelediraisonlacompagniedulitboulognebillancourtr16801200

Le skipper n’est pas blessé, il avait une voix claire au téléphone au moment de l’appel. Il est actuellement en train de libérer le gréement et effectuera ensuite une vérification complète du bateau.

Il évoluait dans un vent de nord-ouest de 30-35 noeuds au moment de la casse, il est situé à 770 milles des côtes australiennes.
Tous les sponsors du projet sont soulagés que Stéphane aille bien, ils restent très admiratifs de sa performance accomplie et de sa course menée avec rigueur et détermination.

Plus d’informations à venir.
(Source : service de presse Stéphane Le Diraison)
Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Sam 17 Déc 2016, 22:37
L'Indien semble coûter cher cette année ! Merci quand même de ces infos toutes chaudes Guillaume !
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Dim 18 Déc 2016, 09:52
Bonjour,
Je profite d'un petit moment de libre dans ce W-E de folie pour venir vous lire. Que de suspens!
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Dim 18 Déc 2016, 16:37

Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.

Actualité.
Classement chamboulé ce dimanche matin.
dimanche 18 décembre 2016, 06h41:

Alors qu’hier soir, aux alentours de 18h30, Stéphane Le Diraison (La Compagnie Du Lit-Boulogne Billancourt) annonçait son démâtage à la Direction de Course du Vendée Globe, les 21 autres concurrents cravachaient dur entre l’Océan Indien et le Pacifique Sud. Cette nuit a vu quelques chamboulements au classement : Paul Meilhat (SMA) a repris la place de troisième à Jérémie Beyou (Maître CoQ) et Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) devance désormais le trio des Mousquetaires en 5e position ! Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le projet Imagine) a recommencé à cavaler malgré les 40 nœuds rencontrés cette nuit dans la grosse dépression.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 553369photosentfromtheboatlafabriqueondecember16th2016photoalanrouraphotoenvoyeedepuislebateaulafabriquele16decembre2016photoalanrourar16801200

Pas de répit, pas de trêve, pas de samedi soir peinard, ni de dimanche matin serein dans les mers du Sud ! Les solitaires, en ce 42e jour de course, filent tous bon train ce matin… à part Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII). Comme annoncé par notre partenaire météo Great Circle, le leader de la course est ralenti dans une zone sans vent. Résultat : 8 nœuds de vitesse, contre 16 pour Alex Thomson qui repart. L’écart de 442 milles constaté au classement de 5h pourrait donc diminuer… un peu !

Stéphane récupère, Thomas repart, Jean-Pierre attaque.

Des nouvelles de Stéphane Le Diraison qui a démâté hier soir, sans heureusement avoir été blessé lors de cette avarie. Le mât de son "Compagnie du Lit - Boulogne Billancourt" s’est brisé en trois morceaux alors qu’il naviguait très au sud de l'Australie. Cette nuit, Stéphane a pu libérer les éléments de gréements et constater qu’une de ses dérives était abimée. Après avoir dégagé tous les morceaux de mât et de gréement, il a décidé de se mettre au moteur pour pouvoir se reposer. Il a mis le cap sur l’Australie.

Thomas Ruyant est reparti depuis cette nuit.

Après avoir fuit vers le Nord l’énorme dépression qui le rattrapait. Cela lui a permis d’éviter les 60 à 70 noeuds de vents attendus et une mer démontée. Joint à la vacation tôt ce matin, le skipper du Souffle du Nord pour le Projet Imagine indiquait qu’il avait encore une mer très formée et plus de 40 noeuds de vent : «  J’ai pu, depuis hier soir, éviter le gros de la dépression qui arrivait sur moi. J’ai quand même eu jusqu’à 45 noeuds de vent mais j’ai toujours pu faire route même si ce crochet par le nord va me faire perdre beaucoup en temps et en milles. Depuis 23h00 j’ai remis le cap dans la bonne direction (cap au Sud-Est), mais je ne pourrai renvoyer de la toile que d’ici 24h environ. »

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 175267thomasruyantlesouffledunordpourleprojetimaginec160160Vacation de 5h avec Thomas Ruyant http://www.vendeeglobe.org/fr/download/37193/

Jean-Pierre devant Yann, Paul devant Jérémie.

Jean-Pierre Dick a gagné encore du terrain cette nuit dans des conditions optimales de glisse : avec sa vitesse moyenne de 18 nœuds, il devance désormais Yann Eliès de 8 milles. 600 milles devant l’étrave de St-Michel-Virbac, Paul Meilhat et Jérémie Beyou naviguent proches du cœur d’une dépression pour éviter les grosses rafales. Des conditions peu évidentes pour les deux skippers contraints de manœuvrer dans des vents irréguliers… La messe est loin d’être dite sur ce 8e Vendée Globe !


Actualité.
Messages de la mer : C'est chaud pour Jérémie Beyou et Sébastien Destremau !
dimanche 18 décembre 2016, 09h26:

Les bateaux souffrent suite aux multiples dépressions que se cognent les marins dans les mers du Sud. Dans le Pacifique, Jérémie raconte ses péripéties et ses problèmes de grand-voile, "Mon objectif, c'est d'atteindre le cap Horn en un morceau" souligne t'il. Dans l'Indien, Sébastien, lui, a failli démâter : cadène et bastaque qui tiennent l'espar arrachées ! Mais les skippers gardent le moral...

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 136358jeremiebeyouskippermaitrecoqr16801200

© Jean-Marie Liot / DPPI / Maitre CoQ

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 840280photosentfromtheboatmaitrecoqonnovember19th2016photojeremiebeyouphotoenvoyeedepuislebateaumaitrecoqle19novembre2016photojeremiebeyour360360

Jérémie Beyou, Maître CoQ.

« Bonjour ! Quelques nouvelles… Je me suis fait cueillir par 50 nœuds de vent il y a 24 heures. Je n'avais pas vu le coup venir. Résultat : passage express de grand-voile/petit gennaker à grand-voile seule avec trois ris. La grand-voile n'a pas trop aimé et ma réparation s'est faite la malle, agrandissant la déchirure existante. Pour l'instant, ça tient avec quelques patchs collés en faisant l'équilibriste en bout de bôme, mais il va falloir trouver un moment pour faire quelque chose de plus solide.

J'avoue que cet événement m'a un peu calmé. Mon impression d'avancer à l'aveugle s'est renforcée. Mon objectif, c'est d'atteindre le cap Horn en un morceau, quitte à être conservateur dans mes choix de voiles pour pouvoir parer à toute mauvaise surprise.

C'est d'autant plus vrai que la situation devant nous est complexe : je butte dans un système dépressionnaire qui avance à la même vitesse que moi.
Je ne sais pas trop par où passer. Je devrais être au portant et au final, j'ai passé la journée au près, avec un coup 10 nœuds de vent, un coup 25 nœuds.
J'ignore combien de temps cela va durer. J'ai passé la nuit pas loin de SMA. On a un peu discuté. Il a ses problèmes à lui bien sûr, mais le fait d'avoir des données météo lui permet d'être un peu plus serein que  moi.

Et puis ce matin, on s'est perdu de vue à la défaveur d'un nuage ? Moi, au près d'un côté, lui au portant de l'autre ! Désagréable sensation de ne rien maîtriser…
Voilà. Le bonhomme est en forme et le moral est bon même si j'aimerais être capable de trouver la bonne route vers le cap Horn.
La route risque d'être longue, mais dans mon malheur, je ne sais pas calculer dans combien de temps j'y serai, ni avec quelle avance sur mes poursuivants ! »

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 927688sebastiendestremaufraskippertechnofirstfaceoceanaudepr360360

Sébastien Destremau, TechnoFirst-faceOcean.

« Beaucoup d'actions depuis 4h du mat sur TFFO !!!!!! La vache, on n’a pas chômé… Il a fallu stopper le bateau en urgence absolue sinon je pense qu'on perdait le mât !!!!!! Cadène d'amure de J3 arrachée, bout de bastaque bâbord explosé, un chariot de têtière de grand-voile désolidarisé du coupleur. Là, il va falloir faire ce boulot en mode acrobate. Pas envie pour le moment, la grand-voile reste sur le pont après deux heures de boulot pour remettre une bastaque, affaler la grand-voile et renvoyer le J3 seul. On repart à peu près sur la route à faible vitesse mais avec un mât .... En attendant, je vais manger... »

Analyse météo.
Un système météo de différence pour Banque Populaire et Hugo Boss.
dimanche 18 décembre 2016, 10h26:

Banque Populaire et Hugo Boss sont désormais séparés par une cellule anticyclonique. Ils naviguent dans deux régimes de vent différents.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 528862analysemeteole18decembre2016delatetedelaflotter16801200

© Great Circle

Hugo Boss devrait enfin se défaire en fin de journée de la petite dépression qui l'aura beaucoup ralenti depuis 3 jours alors que Banque Populaire semble avoir réussi sa transition entre l'anticyclone en bordure duquel il naviguait et le régime de Sud-Ouest en arrière de la dépression qui se déplace vers le Cap Horn. Le speedo devrait donc afficher de belles vitesses pour Armel le Cleac'h durant les prochaines heures.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 147097analysemeteole18decembre2016delatetedelaflotter3603602

A partir de ce soir, les deux leaders navigueront dans un système météo différent. La prévision pour demain montre qu'ils seront de part et d'autre d'une dorsale anticyclonique (zone en bleu dans le Sud de l'anticyclone H). Le premier naviguera dans un régime de Sud alors que le second sera dans un régime de Nord. Une fois qu'Hugo Boss aura touché ce flux de vent, les écarts ne devraient plus beaucoup évoluer.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 992724previsionmeteopourle19decembrepourlesleadersr3603603

SMA et Maître CoQ n'ont jamais réussi à franchir l'axe de la dépression qui les bloque depuis 48 heures. Les conditions de vent sont toujours très instables à proximité de son centre, ce qui explique que le classement varie rapidement.

Le trio Queguiner, St-Michel Virbac et Finistère Mer.

Vent navigue dans un flux de Nord modéré. Thomas Ruyant qui est remonté très Nord pour éviter le plus gros de la dépression au Sud de la Nouvelle Zélande a toujours plus de 40 noeuds de vent. C'est le skipper qui rencontre actuellement les conditions les plus dures.
Pour le deuxième groupe, les dépressions se succèdent dans l'Océan Indien. Sébastien Destremau et Romain Attanasio sont probablement ceux qui ont le plus de vent aujourd'hui avec une nouvelle dépression qui arrive de l'Ouest. Le vent pourrait souffler à plus de 50 noeuds dans les rafales au passage du front. Cette dépression va continuer à se déplacer vers l'Est et toucher les concurrents qui sont encore dans l'Océan Indien, les uns après les autres.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 953121analysemeteole18decembre2016oceanindienr3603603

© Great CircleCD et BS / Great Circle

Actualité.
Conditions encore musclées pour Thomas Ruyant .
dimanche 18 décembre 2016, 12h28.

Joint à la vacation ce matin à 5h00, Thomas Ruyant ne cachait pas sa déception d’avoir mis sa course entre parenthèses pour fuir la méchante dépression et les vents de plus de 50 noeuds qui étaient sur sa route. Le skipper du Souffle du Nord pour le Projet Imagine est cependant satisfait d’être sorti de cette zone à haut risque et d’envisager maintenant de repasser à l’attaque. Extraits.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 434236bastondanslindienpourthomasruyantr16801200

Thomas Ruyant : « J’ai essayé de me positionner au mieux par rapport à la dépression qui est un peu creuse dans mon sud. J’ai un peu levé le pied hier, mais j’ai réussi à me positionner là ou je voulais être, donc je suis content parce que c’était pas gagné. Les conditions sont encore assez violentes car j’ai encore 40 à 45 noeuds de vent et la mer est assez grosse en ce moment. J’ai trois ris dans la grand-voile, j’essaie de pas aller trop vite par rapport à la dépression. Je dois essayer de la laisser passer devant pour pouvoir remettre du charbon derrière...

Ma course est donc un peu entre parenthèses pendant 24 à 48 heures, mais après ça va aller mieux et je devrais pouvoir renvoyer. J’essaie de faire un route pas trop mauvaise, même si ce crochet vers le nord me coûte cher en terme de classement et de temps. Mais il n’était pas question de me retrouver dans ces conditions à 300 milles dans mon sud, je n'aimerais pas y être en ce moment. L’avantage de cette route nord, c’est que je vais pouvoir faire de la route directe pendant pas mal de temps et que j’espère pouvoir refaire un peu de mon retard sur Louis Burton. Je vais avoir encore 40 noeuds de vent et une mer assez forte jusqu’au passage sous la Nouvelle-Zélande, parceque la dépression n’avance pas très vite, donc je vais essayer d’avancer avec elle. J’ai encore 24 heures comme ça, un peu dures, à temporiser avant de pouvoir reprendre le cours normal des choses, donc encore 24 heures de baston…"



Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Dim 18 Déc 2016, 16:56
En tant qu'ancien voileux, j'avoue être totalement Out of Africa de voir la vitesse atteinte par les machines actuelles (séquence vieux con).
Pour confirmer qu'il ne s'agit pas d'illusions d'optique des vidéos, relire une interview d'hier, je crois, le type (Morvan ?), avec 15 nœuds de vent avance à 13 nœuds !
Le voilier va maintenant, quand il est sur son allure d'étude,VMG, quasiment aussi vite que le vent !
J'aimerais y être, mais avec un bon, pas seul, je pense que je serais paralysé par la trouille de cet environnement de mort dont tu ne peux revenir indemne.
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Dim 18 Déc 2016, 17:09

Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.

Actualité.
Vacations : Stéphane Le Diraison "C'est dur à digérer".
dimanche 18 décembre 2016, 15h04 .

Appelé pendant le Vendée Live, Stephane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) revient sur les conditions de son démâtage. Il fait désormais route vers Melbourne. Louis Burton (Bureau Vallée) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) nous racontent leurs conditions de navigation ce dimanche 18 décembre... Ils entament le retour à la maison !

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 674774vendeeglobeimagesaeriennesdestephar16801200

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 8930341dppivendeeglobeimagesaeriennesdestephar360360

Stéphane Le Diraison, Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt.

« Quand je casse, quand je rate une manœuvre, j’assume. Mais là, c’est dur à digérer. Il y avait 25-26 nœuds de vent, je naviguais prudemment, avec deux ris dans la grand-voile. Et le bateau est parti dans un surf, j’ai entendu un crac, je pensais que c’était un outrigger. Je suis sorti en urgence prendre la barre, et là j’ai vu que je n’avais plus de mât. L’explication, c’est un loop (boucle d’accroche) de bastaque qui a lâché. Le mât s’est brisé en deux morceaux. Au milieu de la nuit avec de la grosse mer, le mât tapait, les voiles étaient à l’eau. Je me suis battu pour ne pas avoir de trous sur le pont, les barres de flèche frottaient, c’était l’enfer. Je me prenais des déferlantes… J’ai du coup tout abandonné à l’eau comme la grand-voile, le gréement. J’ai mis le moteur, je me suis reposé deux heures, j’ai mangé, là je vais m’occuper de la bôme… et mettre le tourmentin sur ce bout de mat de 7 mètres. Je vais rejoindre Melbourne. »

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 7608242louisburtonfraaudepartduvendeeglobeauxsablesdr360360

Louis Burton, Bureau Vallée.

« Ma table à cartes est sous le vent parce que j’ai empanné et comme je dois faire de la stratification au vent, j’ai encore laissé du matériel sous le vent. Avec le bord rapide tribord, le système de ballast s’est fragilisé, du coup j’ai du faire une strat’ depuis le fond de la coque. Mon puits de dérive bâbord a aussi souffert. Un peu d‘eau rentrait, et j’ai stratifié. Et puis, surprise ce matin, j’ai trouvé deux chandeliers arrachés… C’est peut-être la force de l’eau où un choc avec quelque chose. Mais ca y’est, j’ai fini."

Du vent à venir.

"La dépression a fini par me doubler, c’est celle que Thomas Ruyant rencontre est en ce moment. J’ai empanné dans la transition, j’ai eu un peu de molle, du coup j’ai pu réparé. Maintenant, j’ai 20 nœuds d’ouest-nord-ouest. On a eu pas mal de pépins au fur et mesure des milles parcourus, mais pas de gros souci majeur… J’ai réussi a réparer les choses au fur et a mesure, j’ai enchaîné 4 quarts de sommeil de deux heures donc je suis plutôt en forme. Je suis content, j’ai passé la mi-course, c’est fini les conneries, je rentre ! Ca va forcir bientôt, entre Hobart et la Nouvelle-Zélande, dans 300à 400 milles, il y aura une quinzaine d’heures avec un régime de rafales fortes. Dans 36 heures, ce ne sera pas simple. »

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 4875543imagesembarqueesdejeanlecamfraskipperfinisteremervr360360

Jean Le Cam, Finistère Mer Vent.

« On est dans le front chaud, on a la chance d’être pile-poil en timing juste en avant de la dépression donc avec de la mer plate, et je vous annonce une grande nouvelle je viens de passer en ouest !

Dans la série des « indisables » j’en ai une belle. Il y a un tuyau qui fait pompe à l’arrière. Pratique, jusque-là tout va bien… Je me rends compte qu’il y avait de la flotte, j’éponge, deux heures après encore de la flotte. Je commence à me dire que j’ai un problème de safran. J’arrive à pomper, à vider. Et en fait j’avais oublié de fermer le robinet ! C’est le même coup, que le bain qui coule chez le voisin… Au père Noel, je lui demanderai bien de faire un beau bord de reaching à 120° du vent avec Hugo Boss avec ses foils.
On verra à l’arrivée… »
Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Dim 18 Déc 2016, 17:33
Oui , je vois ce que tu veux dire, c'est la même chose à chaque fois que tu dépasses tes limites habituelles, mais quelle jouissance de les avoir dépasser ! Même si c'est dur parfois, un humain est fait pour vivre debout. C'est seulement à partir de l'Homo Erectus que nous nous sommes définitivement séparé de la branche simiesque (c'est vrai qu'à en voir certain, j'ai encore des incertitudes  Shocked  Laughing  Laughing )...

Le gros souci de Stéphane  confirme ce que je disais il y a un moment sur le sujet.
Une bastaque qui ne va pas et ton mat tu peux lui dire adieu. En plus les morceaux font un joli bélier pour te défoncer la coque parce que retenus par les haubans, c'est là que tu apprécies le multicoque !

Quelle course !
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Dim 18 Déc 2016, 22:58
Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.


Actualité
Couloirs de bosses et pistes bleues
dimanche 18 décembre 2016, 17h08
Alors que Stéphane Le Diraison fait route vers Melbourne après son démâtage survenu hier soir à 700 milles des côtes australiennes, les 21 solitaires encore en course entre l’Indien et le Pacifique Sud, rencontrent des conditions météo très différentes. Même les deux premiers, Armel Le Cléac’h et Alex Thomson, séparés de 440 milles, ne naviguent plus du tout dans les mêmes systèmes. Les routages donnent d’ailleurs deux jours d’écart au cap Horn ! Tandis que le trio Eliès/Dick/Le Cam profite de belles glissades, Thomas Ruyant, 8e, saute des déferlantes, comme Arnaud Boissières et Conrad Colman encore aux prises avec une belle dépression sous le cap Leeuwin.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 740256photosentfromtheboatforesightnaturalenergyondecember17th2016photoconradcolmanphotoenvoyeedepuislebateauforesightnaturalenergyle17decembre2016photoconradcolmanspeedywakeatsunsetr16801200

Le dernier des trois caps qui jalonnent le Vendée Globe se fait toujours désirer. Il marque le moment où les marins poussent le clignotant à gauche, synonyme de retour à la maison. Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) devrait d’ailleurs doubler le Horn samedi 24 décembre au matin… Alex Thomson (Hugo Boss), dimanche 25 au soir. Soit deux jours d’écart entre les leaders incontestés de ce 8e Vendée Globe, qui sont restés trois semaines au coude à coude. Le divorce a eu lieu le 15 décembre… Depuis, chacun suit son chemin dicté par la météo. Ce soir, une dorsale barre la route du Britannique, tandis que le Breton se fait la malle…
Des pistes plus ou moins cabossées
Le Pacifique Sud se montre moins violent que l’Indien pour les 7 premiers. Armel glisse à 15 nœuds sur une piste damée, neige collante pour Alex, et faux-plat pour Paul Meilhat (SMA) et Jérémie Beyou (Maître CoQ) au sud d’une dépression dans une zone de vents capricieux. Yann Eliès (Queguiner-Leucémie Espoir), Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent), tout trois distants de 40 milles, filent bon train dans un flux de Nord modéré, de la pure glisse comme sur une belle piste rouge.
Pour Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le projet Imagine), entre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande, les bosses sont au programme. Le Nordiste doit freiner (grand-voile trois ris) pour ne pas rentrer dans les vents encore plus fort. Une piste dangereuse…
Attention au hors piste !
Arnaud Boissières (La Mie Câline) et Conrad Colman (Foresight Natural Energy) doublent le cap Leeuwin, mais doivent affronter une descente vers le Pacifique le long de la barrière des glaces, autrement dit en limite de hors piste. Le flux de Sud-Ouest soutenu qui dure depuis plus de 24 heures leur demande une attention de tous les instants… Du pilotage !
Bientôt ce sera au tour des deux derniers, Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) et Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) d’être malmenés sur une piste de Kilomètre-Lancé cabossée : une dépression générant des vents de 50 nœuds est en approche !

OM / M&M



Actualité
Avarie structurelle pour « Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine »
dimanche 18 décembre 2016, 18h41
A 16h45 en ce dimanche, le monocoque de 60 pieds « Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine » skippé par Thomas Ruyant, engagé dans la huitième édition du Vendée Globe, est entré en collision avec un OFNI. Thomas a constaté, tout de suite, une voie d’eau dans la soute à voile qui se trouve à l’avant.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 8164451dppivendeeglobeimagesaeriennesdestephar360360

Le choc a également engendré une casse du safran tribord, de quelques varangues ainsi que des dégâts structurels notamment sur le pont du voilier. Le navigateur nordiste va bien. Il ne demande pas assistance. « Thomas est en train d’évaluer les avaries et de mettre son monocoque dans une situation de navigation où il ne souffre pas. Il a déjà préparé son matériel de sécurité dans le cas où la situation dégénère. Il naviguait au moment du choc dans un vent soufflant à plus de 40 nœuds et une mer très formée. Thomas cherche une solution pour rejoindre la Nouvelle-Zélande » déclare Laurent Bourgués, directeur technique du Souffle du Nord.
La Direction de Course du Vendée Globe est en contact avec les autorités de sauvetage maritime de Nouvelle-Zélande dans le cas où le skipper demanderait une assistance due à une aggravation de la situation
Plus d’informations à venir…  
(Source : Service de Presse Thomas Ruyant)

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 61068218121622h1of1
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Lun 19 Déc 2016, 07:22
Mon Dieu que cela est difficile!
Me voilà triste parce qu'un candidat perd son mât à des milliers de kilomètre de là!
Mais que m'arrive-t-il?
Quel est donc ce virus que vous m'avez transmis?
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Lun 19 Déc 2016, 13:45
Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.

Actualité.
Un break et deux bateaux blessés.
lundi 19 décembre 2016, 06h29 :

Armel Le Cléac’h a désormais 500 milles d’avance sur Alex Thomson. Le trio composé de Yann Eliès, Jean-Pierre Dick et Jean Le Cam, lui, peut envisager de considérablement réduire son retard sur le tandem Paul Meilhat-Jérémie Beyou. Stéphane Le Diraison et Thomas Ruyant font route vers la terre à bord de leurs bateaux blessés. Pas d’inquiétude pour Conrad Colman : sa balise ne le localise pas mais il vient de joindre la Direction de course.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 651825photojeanmarieliotdppivendeeglobeimagesaeriennesdeler16801200

Le week-end n’a pas été tendre avec la flotte du Vendée Globe, en particulier pour Stéphane Le Diraison (La Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) qui a démâté et pour Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine), victime d’un problème structurel entraînant une voie d’eau. Ces deux marins n’ont pas abandonné officiellement mais font clairement route vers la terre.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 5113032photojeanmarieliotdppivendeeglobeimagesaeriennesdestephar360360

Stéphane Le Diraison, sous gréement de fortune, a 800 milles à couvrir pour rallier Melbourne (Australie) dans un flux d’Ouest qui lui permet pour le moment de naviguer à 4,5 nœuds. La journée va être longue pour lui. Heures difficiles aussi pour Thomas Ruyant, qui navigue à petite vitesse (6 noeuds) vers le port de Bluff, en Nouvelle-Zélande. Il a passé une partie de la nuit à la cape et est reparti lentement vers l’Est, au moteur. Le plus gros de la tempête est heureusement derrière lui et s’il reçoit encore 25 nœuds de vent, la mer est moins grosse. Tant mieux, car Thomas doit préserver le plus possible son bateau, pour ne pas aggraver le problème. Il est en contact permanent avec la Direction de course et son équipe pour surveiller de près les conséquences de cette avarie majeure. Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine navigue à 6 nœuds ce matin, 270 milles dans l’Ouest du port de Bluff.

Il n’y a aucune inquiétude à avoir pour Conrad Colman. Certes, Foresight Natural Energy n’est pas localisé au pointage de ce matin et ne l’était pas hier soir à 22h non plus, mais tout va bien à bord… à part un problème de balise qui n’envoie plus sa localisation. Conrad vient de téléphoner à la Direction de course (ce matin à 4h30) et on étudie en ce moment même les solutions pour relancer l’envoi permanent de sa position, avec bon espoir d’y parvenir très rapidement.

Pour les trois bateaux de l’arrière, à savoir ceux de Didac Costa (One Planet One Ocean), Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) et Sébastien Destremau (technoFirst-faceOcean), la nuit a été rude – ils ont probablement traversé des rafales de 50 nœuds de vent – mais le (très) mauvais temps est désormais derrière eux et leurs conditions s’améliorent.

Le Cléac’h : 500 milles d’avance.

A l’opposé de la flotte - 6800 milles et une bonne demi-douzaine de situations météo plus loin ! – l’impérial leader Armel Le Cléac’h enfonce le clou. Le skipper de Banque Populaire VIII a réussi la jonction entre les deux systèmes qui l’intéressait depuis plusieurs jours. Il a accroché la dépression qu’il recherchait et navigue à 18 nœuds dans un vent de 20 à 25 nœuds de Sud-Ouest. Il est dans un système totalement différent maintenant d’Alex Thomson. Le Gallois d’Hugo Boss, lui, évolue dans du vent de Nord-Ouest. Il est bâbord amures, et ne peut donc pas profiter de son foil tribord endommagé. Armel Le Cléac’h pourrait donc encore accentuer son avance sur lui, avance qui vient d’ailleurs de dépasser la barre symbolique des 500 milles (contre 175 milles voilà exactement une semaine). Les simulations voient maintenant Banque Populaire VIII au cap Horn dès vendredi matin, avec deux jours d’avance.

La lutte pour le podium relancée.

Paul Meilhat (SMA) et Jérémie Beyou (Maître CoQ) sont toujours à la lutte pour la troisième place, avec un léger avantage pour Paul Meilhat ce matin (30 milles).

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 3766463titrenonrenseigner360360

Ils semblent sortir de la zone de transition qui leur a fait subir un sérieux coup de frein… mais il devraient perdre une grande partie de leur avance sur le trio rapproché composé de Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir), Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) qui n’est plus que 600 milles derrière eux et pourrait encore diviser par deux ce retard d’ici le cap Horn, tant la situation météo leur est a priori plus favorable. Des simulations voient maintenant ce trio avoir moins d’une journée de retard au cap Horn sur le duo Meilhat/Beyou. Autrement dit la lutte pour le podium virtuel est totalement relancée !

Dans le reste du Top Ten, tout va bien pour Louis Burton (Bureau Vallée) et Nandor Fa (Spirit of Hungary), qui évoluent maintenant dans des conditions plus maniables.

© Arnaud Boissières -  

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 2842884arnaudboissieresafranchilecapleeuwinr360360

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 879641greementfortunecompagniedulitboulognebillancourtr16801200

La Mie Câline / Vendée Globe Arnaud Boissières, lui, a doublé la longitude du cap Leeuwin hier soir en 13e position. Dans le millier de milles derrière La Mie Câline, on trouve à la bagarre pour cette entrée sous le continent australien, dans l’ordre :
Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut),
Alan Roura (La Fabrique),
Enda O’Coineen (Kilcullen-Team Ireland),
Rich Wilson (Great American IV),
Eric Bellion (CommeUnSeulHomme)
et Pieter Heerema (No Way Back).

Le Hollandais évolue à 13 nœuds, à un peu plus de 1100 milles de son deuxième grand cap.
Bruno Ménard / M&M


Actualité.
Stéphane Le Diraison raconte son démâtage.
lundi 19 décembre 2016, 10h42:

Le skipper de La Compagnie du Lit/Ville de Boulogne-Billancourt revient sur les circonstances du démâtage de son bateau, samedi soir. Stéphane Le Diraison devrait mettre plus d’une semaine à atteindre l’Australie sous gréement de fortune. Il explique comment il a réagi, dans des conditions scabreuses.


8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 879641greementfortunecompagniedulitboulognebillancourtr16801200

© Team S. Le Diraison

Le démâtage.

« J’étais à l’intérieur du bateau. Je suis parti dans un surf à 28 noeuds, j’ai entendu un grand fracas. J’ai cru que c’était un outrigger, je suis sorti en chaussettes car j’étais dans mon duvet en train de tenter de m’endormir… Je croyais le bateau partait à l’abattée, mais quand je suis sorti, j’ai pris la barre et là j’ai vu que je n’avais plus de mât ! Cela fait un sacré choc, surtout que là il ne reste vraiment plus rien ! Lors d’un démâtage les mâts cassent habituellement au niveau du premier ou du deuxième étage des barres de flèches, mais là il est carrément parti du pont, sectionné à la base !

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 2163301photostephanelediraisonchevrelevager360360

Il ne reste rien ! Le mât était plié en morceaux sur le pont. J’avais un premier bout d’environ un mètre sur le pont, plein d’échardes de carbone partout. Un autre morceau, long de trois mètres, était en train de cisailler le pont du bateau avec les barres de flèche. Avec toutes les voiles à poste (Jib top, J3, grand-voile) dans l’eau et qui tractaient vers le fond. Du coup j’ai largué tous les étais pour laisser traîner cette partie sur l’arrière, ce qui faisait comme une ancre flottante. »
« Je n’en menais pas large »
« J’ai essayé de relever le gennaker, impossible. Le tout me bloquait par l’arrière et il y avait vraiment de la mer, avec des déferlantes. Donc mon bateau se faisait arrêter et avec les déferlantes qui cassaient, il y avait de l’eau plus haut que les filières, ça inondait le cockpit, c’était impressionnant. J’étais à l’arrière accroché avec mon harnais, je n’en menais pas large. J’ai essayé de relever mes voiles malgré ces conditions, mais c’était impossible, je me mettais en danger, donc j’ai dû tout larguer. Pour le moral, ça a été tellement dur… C’est tellement compliqué de trouver les financements pour le jeu de voiles et quand il faut couper les liens et les voir partir sous l’eau, ça fait si mal au cœur ! C’est d’autant plus dur qu’encore une fois, tout allait bien à bord. J’étais à l’aise dans cet océan Indien agité. Deux heures plus tôt j’étais à la vacation avec le PC course de Boulogne-Billancourt et je leur disais sereinement que tout se passait au mieux !"
« J’ai un petit mât de 7 mètres »
« Je me suis mis au moteur pendant trois heures pour manger et dormir au chaud, après avoir tout donné pour sécuriser le bateau. J’ai ensuite enfilé ma tenue de combat pour aller tout déblayer sur le pont. J’ai rarement autant galéré de ma vie. C’était ‘infectissime’ (sic). Il y avait 35 noeuds de vent et une mer croisée dans le front. J’étais gelé, le bateau se faisait brasser dans les vagues malgré ses 9 tonnes et ses 18 mètres  de long. D’après mes premières évaluations, a priori le démâtage serait dû à un ancrage de bastaque (le câble qui tient le mat sur l’arrière) qui aurait cédé. Pourquoi ça a cassé, ça je n’en sais rien ; ça ne devrait pas casser, surtout qu’on a changé les pièces avant de partir et qu’on a tout vérifié. Toujours est-il que la bastaque a cassé et le mât s’est éclaté en mille morceaux. Cela fait vraiment bizarre, il ne reste plus rien sur le pont, plus aucun câble. Et les filières ont été arrachées au passage donc ça devient dangereux, heureusement que j’ai mon réflexe d’être toujours attaché pendant mes déplacements. »
« Les pires heures de ma vie»
« J’ai passé 12 heures à tout déblayer. J’ai finalement trouvé une solution pour bricoler un mât de fortune. J’ai un petit mât de 7 mètres et il est canon ! Celui-ci au moins, il ne tombera pas, je pense ! J’ai pu envoyer mon tourmentin pour faire du Nord au plus vite et me dégager de la zone des glaces vers laquelle je dérivais.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 3534492stephanelediraisondegats5r360360

A titre personnel, c’est vraiment violent de tout gérer. J’étais complètement épuisé, ça demande d’aller chercher des ressources en soi qu’on ne soupçonne même pas… Dans l’ordre il fallait sauver ma peau car j’étais quand-même à la dérive dans l’océan austral, pas très loin des glaces ce qui n’est donc vraiment pas confortable, psychologiquement. »

"Trois punitions".

« Première punition : mon Vendée Globe est arrêté alors que tout se passait bien. J’aurais vraiment préféré que l’erreur vienne de moi en ratant un empannage, ou en faisant un mauvais choix de voile ou en étant trop offensif. J’aurais préféré faire une erreur et l’assumer. Mais même pas. Là, j’avais les bonnes voiles adaptées au temps, j’étais sécu, je naviguais en bon marin. Calme, comme il faut. C’est vraiment un coup du sort… donc c’est vraiment très frustrant.  La deuxième punition c’est tout ce que j’ai dû endurer ces dernières heures, c’était parmi les pires heures de ma vie ! Et ce n’est pas fini, j’ai réussi à monter mon gréement de fortune mais maintenant il faut rallier l’Australie qui est à 1000 milles (850 milles ce matin, ndr, soit une grosse semaine de mer). Troisième punition : je vais me retrouver à Melbourne qui est aux antipodes de Lorient, et je ne suis pas sorti des galères logistiques. Je suis désormais mobilisé pour rentrer, mais ça ne va pas se faire dans la simplicité. Mais c’est aussi ce qu’on vient chercher dans le Vendée Globe : une aventure de mer… et je peux vous dire que l’aventure continue vraiment ! Je suis sur un bateau blessé, peu manoeuvrant, j’avoue que ce n’est pas ‘100% sécu’."

«Fier de faire route»
« On entend parler des gréements de fortune, mais quand on est dedans, qu’on se retrouve tout seul sur un bateau de 18 mètres et qu’il faut dégager le gréement, déplacer les voiles et faire ça dans ces mers-là, ce n’est pas rien.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 6636193greementfortunecompagniedulitboulognebillancourtverticaler360360

© Team S. Le Diraison

Je suis très fier d’avoir pu me remettre à faire route au Nord, quinze heures après le fracas, en contrôlant mon bateau. Ce sont de petites étapes de satisfaction. C’est sur que le Vendée Globe, c’est mieux en course et de réussir à le boucler, mais au final quand on regarde le parcours, ce qu’on vient chercher dans cette course c’est aussi le défi personnel et l’émotion. Et ces dernières heures à se retrouver dans une situation catastrophique, sans avoir d’aide, correspondent exactement à cet état d’esprit. »
Et maintenant ?

A défaut de pouvoir allumer ses hydrogénérateurs par manque de vitesse, Stéphane a voulu enclencher son moteur pour recharger ses batteries mais l’alternateur a grillé dans une épaisse fumée noire ! Il a pu maîtriser là encore, sur son bateau blessé si loin des côtes. Compagnie du Lit-Ville de Boulogne Billancourt évolue ce matin à vitesse réduite vers Melbourne (Australie) : un peu plus de trois nœuds et demi... et dans un sentiment étrange après avoir tenu des moyennes de plus de 15 nœuds pendant toute la traversée de l’océan Indien. A raison d’une centaine de milles par jours, il devrait mettre entre une semaine et dix jours pour mener à bien ce long voyage de retour vers la civilisation. Avec pour gréement un espar de sept mètres qui lui a permis d’établir le tourmentin, la plus petite voile de tempête. Celle qui ne sert d’ordinaire jamais sur les IMOCA.

BM / M&M / Source : Equipe de Compagnie du Lit-Boulogne-Billancourt

Actualité.

Des nouvelles de Thomas Ruyant confronté à de graves difficultés.
lundi 19 décembre 2016, 11h34:

Suite à une collision avec un OFNI survenue hier en fin d’après-midi, le navigateur et son monocoque « Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine », engagé sur le Vendée Globe, sont actuellement en grave difficulté. Le skipper va bien mais son voilier n’est pas loin de se plier en deux ! En bon marin, après avoir passé la nuit à la cape, Thomas Ruyant tente, au moteur de rallier le petit port de Bluff en Nouvelle-Zélande situé à 260 milles de son voilier fortement endommagé.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 453584photosentfromtheboatlesouffledunordondecember19th2016photothomasruyantphotoenvoyeedepuislebateaulesouffledunordle19decembre2016photothomasruyantofni2r16801200

Laurent Bourguès, directeur technique du Souffle du Nord : « Le bordé à bâbord est coupé jusqu’en dessous de la ligne de flottaison. Le bordé tribord commence également à se délaminer. La structure du pont se dégrade progressivement.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 203086photosentfromtheboatlesouffledunordondecember19th2016photothomasruyantphotoenvoyeedepuislebateaulesouffledunordle19decembre2016photothomasruyantofni4r360360


Le danger est que la partie avant du bateau se détache littéralement de la partie arrière. Thomas a essayé de colmater les brèches. Le bateau tient encore, à mon avis, uniquement, grâce à la structure longitudinale. Le safran tribord est, pour finir, encore là mais ne tient plus à grand-chose. Thomas est intervenu dessus. L’idée est d’atteindre le plus rapidement possible la pointe sud de la Nouvelle-Zélande afin de se mettre à l’abri car le vent va souffler fort à nouveau dès demain matin. Thomas n’a toujours pas demandé d’assistance mais la direction de course reste aux aguets pour envisager une évacuation, ce qui est possible. »

Thomas Ruyant se prépare à cette éventualité et s’est progressivement remis du violent choc suite à la collision : « J’ai vécu ça comme un accident de voiture. Le voilier s’est stoppé net. Le choc a été ultra violent. J’ai été très abattu hier mais je me motive un maximum pour ramener mon bateau à bon port. C’est ma priorité » explique le valeureux Thomas.
Les 180 partenaires et plus de 1000 supporters du « Souffle du Nord pour Le Projet Imagine » soutiennent avec force Thomas Ruyant dans cette mésaventure.

(Source : communiqué Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine)
Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Lun 19 Déc 2016, 14:15
Quel ménage, quelle hécatombe !
Pour avoir subi 2 démâtages, dans des eaux beaucoup moins craignos, je comprend bien le ressenti de ceux à qui ça arrive et qui sont obligé de largué du matériel hors de prix pour, à la limite, sauver leur peau.
Pas facile à vivre !
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Lun 19 Déc 2016, 22:34
Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.

Actualité.
La dure loi du Vendée Globe.
Lundi 19 décembre 2016, 17h45:

Ils ne sont plus que 20 bateaux en course. Après le démâtage de La Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt (Stéphane Le Diraison) samedi soir et l'avarie structurelle sérieuse du Souffle du Nord pour le projet Imagine (Thomas Ruyant) hier après-midi, le nombre d'abandons sur le 8e Vendée Globe, à ce jour, se porte à 9 : 3 démâtages, 5 collisions avec des ofni (objets flottants non identifiés) et 1 avarie de foil . Un tour du globe en solitaire qui parfois joue de malchance, si talentueux et prudents soient les marins… A moins de 1 500 milles du cap Horn, Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII) accroît son avance sur le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) avec 511 milles d'écart. Un Noël au Horn !

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 679026photosentfromtheboatoneplanetoneoceanondecember8th2016photodidaccostaphotoenvoyeedepuislebateauoneplanetoneoceanle8decembre2016photodidaccostar16801200

Coup de vent de Nord demain midi pour Thomas Ruyant, la longue route de Stéphane Le Diraison
Choqué, très attristé de stopper si brutalement son premier Vendée Globe porté par des milliers de personnes du Souffle du Nord pour le projet Imagine, Thomas veut plus que tout ramener son bateau à Bluff en Nouvelle-Zélande, même s'il se trouve sur le fil du rasoir. Son Imoca menace de s'ouvrir en deux et il manque de gasoil pour parcourir la totalité des 200 milles qui le séparent de la terre ferme. Pour couronner le tout, une grosse dépression arrive du Nord et dès demain midi les vents pourraient porter jusqu'à 50 nœuds. « Il y a un vent de Nord qui va rentrer assez fort mais le bateau n'est plus capable de le supporter. J'essaye d'aller à l'avant du bateau toutes les 15 minutes pour vérifier que l'avarie ne se dégrade pas » soulignait Thomas au Vendée Live ce midi. Actuellement à 7,7 nœuds, à la voile et au moteur, Le Souffle du Nord pour le projet Imagine ne doit surtout pas traîner en route…

Stéphane Le Diraison, lui, a mis le cap sur Melbourne en Australie. Son gréement de fortune qu'il a mis en place la nuit dernière lui permet d'avancer à 4,7 nœuds à la voile poussé par 25 nœuds de vent d'ouest-sud-ouest. Il reste au skipper de La Compagnie du Lit – Boulogne Billancourt 810 milles à parcourir ! Une très longue route en perspective, au moins dix jours de mer, avant de mettre pied à terre…

Petits et grands écarts.

Il est fort à parier qu'au cap Horn les leaders auront au minimum 24 heures d'écart. Certains routages prévoient même deux jours entre Armel Le Cléac'h et Hugo Boss. « J'ai demandé au père Noël de passer le cap Horn en tête, on verra bien. » confiait cet après-midi Armel à la vacation. Derrière, Paul Meilhat (SMA) a bien du mal à se défaire d'un Jérémie Beyou (Maître CoQ) diablement accrocheur et ultra rapide toute la journée (18,5 nœuds ces quatre dernières heures !). 24 milles d'écart seulement, une goutte d'eau au regard des 9 800 milles qui restent encore à parcourir.

Du côté des trois Mousquetaires, Le chevalier noir Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) contient Yann Eliès (Queguiner-Leucémie Espoir) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent). Yann espère recoller à ses copains figaristes : « J'aimerais bien qu'on revienne sur ceux de devant, qu'on ne soit pas trop loin d'eux au cap Horn. Si on pouvait jouer la troisième marche jusqu'à la fin ça serait bien. »

S'échapper avant le gros temps.

De Louis Burton (Bureau Vallée), qui continue de creuser l'écart avec ses poursuivants (600 milles avec Nandor Fa sur son Spirit of Hungary), à Pieter Heerema (No Way Back), les conditions s'améliorent. « Ca va mieux. On vivait un peu dans la niche, à quatre pattes. La mer s'est beaucoup calmée depuis ce matin. Il y a 28/30 nœuds. J'approche de la limite de la ZEA, il faudra que je fasse un empannage dans une heure pour enfin glisser plus sereinement » expliquait Arnaud Boissières il y a quelques heures. En queue de flotte, les marins s'attendent à « prendre cher ». Dans 48 heures, 50 à 55 nœuds de vent sont attendus. « Je me barre de là, je pars vers le Nord ! » confiait Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) dans une vidéo envoyée à l'organisation. Les trois derniers doivent donc faire le dos rond et se préparer au pire. Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) qui a stabilisé son mât espère pouvoir renvoyer sa grand-voile rapidement pour résister au mauvais temps : « C'est une crainte d'être si lent, car on est vraiment à la merci de la mer qui peut rouler le bateau comme une crêpe. » expliquait Sébastien dans un message envoyé du bord… au fin fond de l'océan Indien.

Olivia Maincent / M&M


Analyse météo.
A chacun son côté de la dorsale.
lundi 19 décembre 2016, 17h24:

Chaque groupe de bateau navigue maintenant dans un système météo différent. Pour l'Océan Pacifique, on distingue 4 groupes qui sont de part et d'autre des 2 dorsales.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 514414analysemeteodugroupedetetele19decembre2016r16801200

© Great Circle

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 730169analysemeteodugroupedetetele19decembre2016r3603601

© Great Circle

Banque Populaire navigue dans un flux de Sud-Ouest en arrière de la dépression qui se dirige vers le Cap Horn. Armel Le Cléac'h a parfaitement réussi sa transition entre le régime anticyclonique et ce régime dépressionnaire, ce qui lui permet de naviguer aujourd'hui en avant de la dorsale (zone bleue avec des vents faibles dans le Sud de l'anticyclone) qui se déplace sensiblement à sa vitesse. Hugo Boss est sur l'arrière de ce système dans un flux de Nord.

On retrouve le même schéma avec les deux groupes suivants. SMA et Maître CoQ ont retrouvé du vent entre la dépression et la dorsale qui les suit. Le trio St-Michel Virbac, Quéguiner et Finistère Mer Vent navigue quant à lui en arrière de cette dorsale.

On retrouve le même schéma sur l'Océan Indien avec deux grosses dépressions qui se déplacent un peu plus vite que la flotte.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 986538analysemeteopourloceanindienle19decembre2016r3603602

© Great Circles'intercale

Un anticyclone avec sa dorsale (en bleu)  à chaque fois entre les systèmes dépressionnaires. Il n'y a pas vraiment de "coups" à jouer pour l'instant. Chacun est concentré sur sa vitesse pour rester le plus longtemps possible dans son système avant de se faire manger par la dorsale suivante.
La prochaine grosse dépression devrait toucher l'arrière de la flotte à partir du 22 Décembre.

CD /BS Great Circle
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Mar 20 Déc 2016, 07:32
Je dois avouer qu'à la place de certains de ces navigateurs, "je ferais dans mon froc", décidément je ne suis qu'une petite souris comparé à ces géants!
Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Mar 20 Déc 2016, 11:55
Tu as raison Michel, ce coin n'est pas fréquentable !
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Mar 20 Déc 2016, 21:41
Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.

Actualité.
Coast Guards en route pour Thomas Ruyant.
Mardi 20 décembre 2016, 10h29:

Le bateau des Coast-Guards néo-zélandais est en route et devrait être aux côtés du Souffle du Nord vers 11h heure française. Il est temps, car la situation s’aggrave et le bateau pique du nez dans la mer. Thomas Ruyant a officiellement déclaré son abandon. Il a bon espoir de réussir in extremis à sauver son bateau.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 638649photosentfromtheboatlesouffledunordondecember19th2016photothomasruyantphotoenvoyeedepuislebateaulesouffledunordle19decembre2016photothomasruyantofni1r16801200

La mer et le vent sont désormais moins forts pour Thomas Ruyant, sous les côtes Néo-Zélandaises, après une nuit très tendue où à bord de son bateau brisé (suite à un violent choc avec un OFNI, lire nos articles précédents), il a du essuyer des vents supérieurs à 50 nœuds pendant plusieurs heures… et des rafales jusqu’à 58 nœuds ! La bonne nouvelle est que le bateau des Coast Guards néo-zélandais est en route vers lui depuis 8h30 ce mardi matin et devrait être à ses côtés vers 11h, heure française. Thomas Ruyant devrait alors évoluer à un peu moins de 50 milles de l’objectif : le port de Bluff.

Sur l'image ci-dessous, sa position à 8h ce matin.
Abandon officiel de Thomas Ruyant.

Sur ce navire des Coast Guards, deux marins sont prêts à monter à bord aux côtés de Thomas Ruyant : des locaux expérimentés, dont l’un n’est autre que Stuart Mc Lachlan, bien connu des équipages du tour du monde en équipage, car il était notamment boat-captain de Camper sur la Volvo Ocean Race.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 532993cartedepositiondelarriveedethomasruyantennouvellezelander360360

Marine Viau, chargée de logistique de l’équipe mer du Souffle du Nord, précise : « Il y a à bord une motopompe, du gasoil et du matériel pour renforcer la structure si nécessaire. Deux marins dont Stuart McLachlan, plusieurs Volvo Ocean Race à son actif, sont prêts à monter à bord du Souffle du Nord si Thomas en ressent le besoin. » 

Thomas Ruyant vient d’ailleurs de déclarer officiellement son abandon auprès de la Direction de course. Cela peut paraître dérisoire, ça ne l’est pas en réalité car Thomas Ruyant risquait la disqualification si des marins étaient montés à son bord avant qu’il n’ait accompli cette formalité.

Le bateau pique du nez.

D’un point de vue technique, le temps presse. Car si la pointe Sud de la Nouvelle-Zélande protège maintenant du plus gros du vent et de la mer, l’état du bateau s’est aggravé dans la mer très dure. Laurent Bourguès, directeur technique du team Souffle du Nord, explique : « le bateau continue de s’ouvrir. » Thomas Ruyant, lui, a confié au Directeur de course Jacques Caraës - qui reçoit la position du bateau toutes les six minutes et le surveille comme le lait sur le feu - qu’il ne parvenait plus maintenant à étaler l’eau qui pénètre dans le bateau (au moins une des deux pompes est grillée) et avait du se résoudre à fermer les cloisons étanches entre la soute à voiles et l’habitacle. Théoriquement, et s’il ne se disloque pas, le bateau ne peut donc pas couler avec cette cloison fermée. Mais il avance - à 5 nœuds en ce moment - en « piquant du nez », l’arrière du 60 pieds si relevé au-dessus de la mer qu’il a du mal à évacuer l’eau des vagues quand elles arrivent sur le pont. La situation est donc très délicate, « mais nous avons bon espoir qu’ils réussissent à sauver le bateau, une fois qu’ils auront pu utiliser leur pompe », commente Jacques Caraës. La journée va être tendue mais si l’opération réussit, Thomas Ruyant et Le Souffle du Nord Pour le Projet Imagine devraient arriver ce soir dans le port de Bluff.

Bruno Ménard / M&M

Analyse météo.
Des conditions délicates à l'approche du cap Horn.
mardi 20 décembre 2016, 14h16:

Si la situation a peu évolué depuis 24 heures, l'approche du cap Horn pourrait être complexe pour les deux leaders.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 876805analysemeteole20decembre2016groupedeteter16801200

© Great Circle

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 654517analysemeteole20decembre2016groupedeteter3603601

© Great Circle

Les systèmes météo n'avancent guère plus vite que les concurrents. La situation a donc peu évolué en 24 heures. Armel Le Cléac'h navigue toujours en avant de la dorsale dans un flux de Sud-Ouest alors qu'Alex Thomson est en arrière de la dorsale dans un flux de Nord-Ouest. SMA et Maître CoQ buttent encore dans la petite dépression avec peu de vent au centre.  Dans le trio suivant, seul StMichel-Virbac a réussi à se maintenir dans le flux de Nord-Nord-Ouest en avant du front, ce qui lui a permis de creuser l'écart avec ses poursuivants.

La deuxième partie de la flotte navigue autour de deux dépressions dans des vents de 25 à 35 noeuds. Une grosse dépression devrait toucher le groupe allant de Pieter Heerema à Sébastien Destremau dès demain. C'est pour cette raison que les quatre concurrents ont décidé de se décaler vers le Nord, ce qui leur premettra d'avoir moins de vent.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 415704previsionmeteopourle22decembre2016alapprocheducaphornr3603602

© Great Circle

Banque Populaire VIII pourrait arriver dès vendredi 23 décembre au cap Horn avec un scénario assez complexe pour les dernières 24 heures. Il lui faudra probablement contourner une petite dépression venue du Sud. La transition pourrait être assez complexe. Hugo Boss devrait arriver avec la dépression suivante qui sera plus creuse et pourrait le propulser rapidement vers le Nord après le passage du Horn.

CD et BS / Great Circle

Des bricoles sous le sapin.
Mardi 20 décembre 2016, 17h45:

Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe en 2000 et 2008, est le premier à dire que chaque jour, il y a de la bricole à faire sur un tour du monde en solitaire. Après 43 jours de course, c'est bien ce qui prévaut dans les vacations et les messages envoyés par les marins. Arnaud Boissières et Jérémie Beyou en prennent pour leur grade. Le skipper de La Mie Câline a dû affaler sa grand-voile pour réparer une latte cassée, quant à Maître CoQ, c'est de l'eau qui rentre par le puits de foil et l'évent des ballasts. Pendant ce temps-là, les deux leaders déboulent à près de 20 nœuds et avalent les milles avec gourmandise : 449 milles en 24 heures pour Banque Populaire VIII !

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 547222globemaitrecoqskipperjeremiebeyoufravueaeriennedudepartr16801200

5 Imoca groupés à la longitude du cap Leeuwin.

Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) a doublé le deuxième point de passage du Vendée Globe, le cap Leeuwin, à 9h ce matin suivi 4 heures après d'Alan Roura (La Fabrique). Tous deux emmènent le groupe de cinq bateaux qui se tiennent en 200 milles. Dans quelques heures, ce sera au tour de l'Irlandais Enda O'Coineen (Kilcullen Voyager Team Ireland), puis de l'Américain Rich Wilson (Great American IV) et enfin d'Eric Bellion (CommeUnSeulHomme).

Tous naviguent à présent dans des conditions agréables : un vent de nord-ouest pour 20 nœuds et une mer pas trop agitée, de quoi mettre le nez dehors, contrôler les points d'usure de l'accastillage et bricoler pour attaquer le Pacifique sud sereinement… Le prochain point GPS rentré dans l'ordinateur est désormais le cap Horn « Incroyable, je n'arrive pas à y croire. Ce sera sûrement le plus beau Noël de ma vie, même si mes proches me manquent. » écrivait Alan ce matin.

Bateau, boulot, dodo.

Même si les jours se suivent mais ne se ressemblent pas sur la grande boucle planétaire, les marins n'ont que peu de temps pour penser à eux. « Le temps d'affaler la voile, changer le chariot cassé et la renvoyer, ça m'a pris 3 heures. C'est un peu rageant. Je bricole pas mal. Je subis un peu. J'ai encore un winch à réparer et ma journée sera bien remplie. » racontait Arnaud Boissières au Vendée Live ce midi. Réparation de voile également pour Nandor Fa et Fabrice Amedeo, et entrées d'eau conséquentes pour Jérémie Beyou dont la navigation n'est décidément pas un long fleuve tranquille. Deux fuites d'eau se sont déclarées (puits de foil et évent de ballast) et une déchirure récalcitrante dans la chute la grand-voile. « Une emmerde par jour sur le Vendée Globe paraît-il ! Je n'ai pas fait le compte, mais j'ai ma dose là » écrivait dans un message le skipper de Maître Coq toujours au coude à coude avec Paul Meilhat (SMA) à 15 milles d'écart.
7000 milles d'écart (12 600 km) entre Armel à 19 nœuds depuis 24h et Sébastien à 8,8 nœuds !

Il reste 33% de distance à parcourir pour le skipper de Banque Populaire VIII contre 63% pour le skipper de TechnoFirst-faceOcean ! Sébastien Destremau handicapé par de multiples avaries doit s'échapper d'une grosse dépression et ne peut donc pas progresser route directe vers l'est… Tout s'accumule pour les derniers qui peinent encore au nord des Kerguelen. En tête, on s'envole vers le cap Horn qu'Armel Le Cléac'h devrait doubler vendredi 23 décembre dans la journée. Alex Thomson (Hugo Boss) à 502 milles reprend des chiffres au compteur : 443 milles en 24 heures contre 449 pour Armel. Non mais ! Jean-Pierre Dick (St Michel-Virbac) navigue pied au plancher sur son foiler. Flashé régulièrement à 20 nœuds au gré des classements de la journée, le chevalier noir fonce au triple galop à frôler la barrière des glaces : 476 milles avalés goulument en 24 heures !

Olivia Maincent / M&M

Problème de vérin de quille pour SMA.
mardi 20 décembre 2016, 18h00.
Cet après-midi à 15h15 heure française, Paul Meilhat a contacté son équipe pour signaler un problème de vérin de quille. Le vérin est fissuré sur 40 centimètres et a entraîné la bascule de la quille sous le vent du bateau. Paul est en train de caler le système pour tenter de remettre la quille dans l’axe. Pour réaliser cette opération, il a abattu en grand et fait route vers le Nord. 

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 884068paulmeilhatsmar16801200

© Vincent Curutchet / DPPI

C’est à la suite d’un bruit suspect en début d’après-midi que le skipper de SMA est allé inspecter son puits de quille. Il s’est immédiatement rendu compte que l’huile du circuit hydraulique avait inondé le compartiment du vérin. Il a d’abord suspecté la rupture d’un tuyau du circuit hydraulique, avant de constater une fissure de 40 centimètres sur le vérin lui-même. 
SMA est actuellement en plein océan Pacifique, 2000 milles dans l’Est de la Nouvelle-Zélande. 

Plus d’informations dans les heures qui viennent.

Thomas Ruyant, joint à 18h30, en approche du port de Bluff...
Mardi 20 décembre 2016, 18h55:
"En ce moment, les sentiments sont compliqués. Ca se bouscule dans ma tête. D’un côté, je suis triste d’arrêter là, de l’autre, je suis heureux d’avoir réussi à ramener mon bateau." confie ce soir le skipper du Souffle Du Nord pour le projet Imagine alors qu'il s'apprêtait à toucher terre... Emu, fatigué, envahi de multiples émotions, Thomas se livre sur ce moment intense qui clôture de façon violente son premier Vendée Globe qu'il aurait tant aimé terminer...

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 914192thomasruyantlesouffledunordpourleprojetimaginer16801200

© Guillaume Daumail / M&M

Thomas Ruyant, Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine
« Je viens d’affaler la grand-voile. Je suis à une demie heure de Bluff. Fin de l‘histoire, ça se termine là. J’ai eu un lever de soleil incroyable, je ne sais pas d’où il sortait. En ce moment, les sentiments sont compliqués. Ca se bouscule dans ma tête. D’un côté, je suis triste d’arrêter là, de l’autre, je suis heureux d’avoir réussi à ramener mon bateau.


Les dernières heures n’ont pas été faciles. Les conditions ont été dures. J’ai plusieurs fois eu le doigt sur le bouton de la balise, car je n’arrivais plus à faire route. J’avais 45 nœuds, 50 nœuds régulièrement. A un moment, j’ai cru que j’allais le perdre. C’était la dernière chose dont j’avais envie, même si ça va être compliqué de le réparer. Je suis content d’arriver dans un port et de ne pas rentrer en hélico.

Ce choc d’il y a trois jours, c’est vraiment la hantise de tous les marins, je comprends mieux pourquoi. On se dit que ça peut arriver, mais on se dit surtout que ça peut arriver aux autres. C’est ma première grosse avarie en mer. C’est violent, je ne le souhaite à personne. Il va falloir du temps pour digérer. J’ai eu beaucoup d’avaries mais dans ma tête j’ai toujours été en course. Je savais que c’était terminé au moment de l’impact. Tu bascules dans un autre mode. Je suis fatigué.

Il faut que je prenne du recul. Je reçois beaucoup de messages d’encouragement. Je sais que les gens vont vouloir me rassurer, mais je suis tellement déçu de ne pas finir ce tour du monde… J’aurais tellement voulu arriver aux Sables d’Olonne avec mon bateau. C’est dur d’arrêter un projet comme ça qui demande de l’énergie et du cœur. Tout ça s’arrête aujourd’hui. » 

Propos recueillis par Olivia Maincent / M&M
Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Mar 20 Déc 2016, 22:20
Dur, dur !
SMA, au mieux va perdre sa place au classement et riper doucement vers la 8 ème place mini, parce que les bateaux actuels sont calculés en fonction de cet artifice qu'est la quille basculante.
Redevenue fixe, s'il y arrive, tu ne peux plus tirer autant sur le bateau alors Maître Coq d'abord, puis les 3 suivants au moins vont lui passer sous le nez bien avant les Sables !
Dur, dur !

Merci au reporter/bricoleur !
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Mer 21 Déc 2016, 13:27
Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.

Actualité.
Coup dur pour Paul Meilhat, des conditions maniables pour le reste de la flotte.
mercredi 21 décembre 2016, 06h29:

Depuis qu'il a constaté que le vérin de quille de SMA était fissuré sur 40 cm, Paul Meilhat fait route vers le Nord. S'il a pu stabiliser la quille grâce à un système de sécurité, Paul n'envisage pas de poursuivre la course dans ces conditions. On en saura plus dans la journée sur la suite des événements… Thomas Ruyant est en sécurité dans le petit port de Bluff, au Sud de la Nouvelle-Zélande : il a sauvé son bateau. Les concurrents toujours en lice, d'Armel Le Cléac'h à Sébastien Destremau, bénéficient de conditions maniables, quoi que parfois toniques…

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 553290photosentfromtheboatforesightnaturalenergyondecember11th2016photoconradcolmanphotoenvoyeedepuislebateauforesightnaturalenergyle11decembre2016photoconradcolmangoldensunsetinthesouthr16801200

Une bonne et une mauvaise nouvelle ce matin.

Commençons par la bonne : Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine) est parvenu à rallier le port de Bluff, dans le Sud de la Nouvelle-Zélande. Le marin est sain et sauf. Son bateau a été très endommagé par la violente collision avec un OFNI, mais il est sauvé. « Je suis partagé entre une immense tristesse, et le soulagement. Je ramène un bateau très sérieusement blessé, mon Vendée Globe est terminé et je ne remonterai pas le chenal des Sables! Mais j'étais bien dans ma course avant cet incident », a déclaré Thomas à son arrivée.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 962087paulmeilhatsmar3603601

© B.Carlin / SMA

La mauvaise nouvelle nous vient de Paul Meilhat (SMA). Depuis son avarie de vérin de quille constatée hier, Paul a mis sa course entre parenthèses. Toute la nuit, il a continué à faire cap au Nord/Nord-Ouest, à une vitesse de 8 à 10 nœuds. « J'ai réussi à sécuriser la quille dans l'axe grâce à un système de sécurité », racontait-il hier soir. «Tout le système hydraulique du vérin est inopérant, donc, la quille peut se balader à 45 degrés d'un bord sur l'autre si elle n'est pas maintenue dans l'axe. Mais cela crée des contraintes énormes et s'il y a de la mer, il peut y avoir du jeu. Ma priorité est de préserver le bateau. » On en saura plus dans les heures qui viennent sur les intentions de Paul…

Des conditions maniables pour le reste de la flotte.

Dans un vent de sud-Ouest d'environ 25 nœuds, Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII) poursuit son cavalier seul vers le cap Horn avec ce matin un bon matelas de plus de 500 milles d'avance sur Alex Thomson (Hugo Boss). Armel est attendu après-demain, vendredi, au cap Horn. Des heures meilleures sont à venir pour son chasseur britannique qui, grâce à une bascule de vent dans la journée, va pouvoir naviguer tribord amures, et donc s'appuyer sur le foil encore en place sur son IMOCA60.

Désormais bien installé sur le podium provisoire, Jérémie Beyou (Maître CoQ) bénéficient lui aussi de conditions favorables à la glisse, toujours calé en arrière d'une dépression qui va l'accompagner aujourd'hui. Plus de 400 milles derrière, Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) poursuit sa folle remontée. Il a (encore) été le plus rapide ces dernières 24 heures (489 milles parcourus !). Il est ce matin en arrière d'une dorsale qui le ralentit légèrement.`

Mais il va retoucher du vent plus fort dans la journée car une dépression va le rattraper. Une dépression dans laquelle évoluent ses deux poursuivants, Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent). Ces deux marins ont empanné vers 23h hier et bénéficient d'un bon flux de Sud-Ouest.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 336937lebateauspiritofhungaryle13decembre2016photonandorfar3603602

Pas moins de 700 milles derrière Louis Burton (8e sur Bureau Vallée), c'est le Hongrois Nandor Fa (Spirit of Hungary)
qui a fait face aux conditions les plus fortes cette nuit : vent de 45-50 nœuds d'Ouest/Sud-Ouest, creux de 5 à 6 mètres. Le Hongrois navigue depuis hier dans le Pacifique et il a dépassé la mi-parcours. Son ancien compagnon de route Stéphane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) s'arme de patience : il fait toujours route vers Melbourne sous gréement de fortune, dans un vent mollissant…

Conrad Colman (Foresight Natural Energy) sera le prochain concurrent à passer dans le Pacifique. Il négocie une zone de transition mais il retouchera du vent la nuit prochaine.
Derrière Arnaud Boissières (La Mie Câline) qui a probablement passé une bonne partie de la nuit à bricoler pour régler son problème de têtière de grand-voile, cinq coureurs se tiennent en un peu plus de 100 milles. Après Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut), Alan Roura (La Fabrique) puis Enda O'Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland), deux autres marins ont franchi hier soir le cap Leeuwin : Rich Wilson (Great American IV, à 21h43) et Eric Bellion (CommeUnSeulHomme, à 23h58).

Quant aux concurrents qui ferment la marche, ils continuent à mettre du Nord dans leur route pour éviter le gros d'une violente dépression. Mais à l'instar de Pieter Heerema (No Way Back), Didac Costa (One Planet One Ocean), Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) et Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) ne devraient pas tarder à empanner et à faire cap à l'Est pour franchir à leur tour le deuxième grand cap du tour du monde en solo.

Olivier Bourbon / M&M
Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Mer 21 Déc 2016, 14:20
Les (mauvaises) nouvelles de SMA confirment ce que j'en disait hier soir... avec même une tendance plus néfaste, l'abandon est semble-t-il maintenant envisagé.

Il est vrai qu'après avoir couru pour le podium, se retrouver dans les profondeurs du classement n'engendre pas la bonne humeur. Les délires de De Coubertin sont un peu dépassés !
avatar
Invité
Invité

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Mer 21 Déc 2016, 21:33
Présentation de ce post supprimée à la demande de l’intéressé.

Actualité.
SMA fait route vers le Nord.
Mercredi 21 décembre 2016, 14h49:

Mardi après-midi, à environ 15 heures en France, 5 heures du matin pour Paul, à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et le Cap Horn, SMA progressait au reaching, sous J2 et à 18-20 nœuds, quand un bruit puissant a sorti le skipper SMA de sa routine. « J’ai entendu un bang énorme. Il y avait un peu de mer, mais ça allait. Je me suis rendu compte que la quille partait sous le vent, j’ai abattu et j’ai vu que toute l’huile du circuit hydraulique coulait sous le vérin. J’ai pensé à une durite ou un raccord percé. J’ai remis de l’huile, mais ça coulait encore ». Le vérin de quille, qui pèse 90 kg et fait partie du mécanisme de quille, est fissuré sur une quarantaine de centimètres. Une avarie impossible à réparer à bord.

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 458072SMA

« Avec une quille comme ça, je ne passe pas le cap Horn »

Les heures qui ont suivi la survenance de l’avarie ont été consacrées à la sécurisation du bateau : privée de son vérin, la quille n’est en effet plus tenue, et rien ne l’empêche dès lors de basculer librement des deux côtés à 45 degrés du bateau, ce qui peut facilement menacer la structure dans certaines conditions.« J’ai sécurisé la quille dans l’axe grâce à un système de cosses et de cales et j’ai rangé les voiles, parce que j’avais beaucoup de toile. Depuis, je fais route vers le nord-ouest pour quitter les vents violents. Je n’ai pas encore décidé de la trajectoire, qui va dépendre de la météo à deux jours. Avec une quille comme ça, je ne passais pas le cap Horn. Je ne me sentais pas en sécurité, je nous suis donc mis en sécurité, le bateau et moi ». Si le danger ne paraît pas immédiat, la quille étant maintenue par le système utilisé par Paul, une grosse mer pourrait cependant provoquer des réactions en cascade, et des dommages bien plus inquiétants.

De la météo dépendra donc la destination que choisira Paul. « La terre la plus proche, c’est la Nouvelle-Zélande à 1 900 milles. Le problème est qu’il y aura pas mal de près dans les fortes dépressions, ça sera dangereux pour le bateau. Pour l’instant, je fais du nord-ouest et, en fonction de la météo dans deux ou trois jours, la solution sera soit de partir vers la Nouvelle-Zélande, soit de remonter vers la Polynésie ».

« Je n’ai pas trop envie de prendre le temps de réfléchir à ça… »

La décision de se dérouter pour trouver le meilleur point de chute – et le plus sûr – est plus forte que la conscience de ne plus faire route vers l’objectif initial. « Je me réfugie dans le travail, justifiait Paul mardi soir. Je n’ai pas trop envie de prendre le temps de réfléchir à ça. J’ai une grosse semaine (de navigation) pour ressasser et il faudra bien que je le fasse. C’est super difficile de passer d’un état « à fond dans la bagarre » à un état de doute. J’essaie de me raccrocher à l’important : préserver le bateau. Et ce n’est pas encore gagné. Ça reste pour moi un sujet d’inquiétude ».

La voix sombre, le ton grave, le skipper SMA prolongeait sa pensée : « Quant au côté sportif, c’est difficile, mais j’ai besoin de temps pour me rendre compte. Ce n’est pas une course comme les autres. J’étais tellement entré dans un monde que je ne connaissais pas avant, dans un autre état d’esprit, qu’il va me falloir un peu de temps pour retomber ».

Au cours de ces 14 derniers jours de course, SMA n’avait lâché la troisième place qu’en de très rares et courts épisodes. A 15h00, il comptait 860 milles de retard sur Alex Thomson (Hugo Boss) et 1374 sur Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) alors que, 2400 milles devant lui, se profilaient le Cap Horn et le virage vers cet Atlantique qui avait tout pour lui sourire…

Source SMA.

Analyse météo.
Jeu du chat et de la souris avec les dépressions à l'approche du Cap Horn.
Mercredi 21 décembre 2016, 16h14:

Si l'ensemble de la flotte navigue aujourd'hui au portant dans des conditions musclées mais maniables, pour les deux premiers, l'enjeu est de trouver les bons trous de souris durant les prochaines 48 heures.


8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 201144approcheducaphornpourbanquepopulaireethugobossr16801200

© Great Circle

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 598830approcheducaphornpourbanquepopulaireethugobossr3603601

© Great Circle

Les conditions sont musclées mais maniables pour l'ensemble des concurrents ce mercredi 21 décembre. Ils naviguent tous au portant dans un flux de Sud-Ouest à Nord-Ouest avec 20 à 40 noeuds de vent.

Depuis quelques jours, le vrai casse-tête est l'approche du cap Horn. Essayons de mieux comprendre les enjeux pour Armel le Cléac'h et Alex Thomson.

Deux petites dépressions vont circuler très rapidement à l'approche du cap réputé pour ses coups de vent et les mers déchainées. Pour la fin de cette semaine, le vent ne devrait pas souffler en tempête, mais les derniers milles ne seront pas pour autant de tout repos. Deux petites dépressions circulent très rapidement. Elles viennent du Sud-Est et se dirigent vers le Chili. Elles se déplacent nettement plus vite que les concurrents.

Il faut donc bien ajuster le point de croisement avec ces systèmes pour ne pas perdre trop de temps.
Pour Banque Populaire VIII, la stratégie semble être un placement au Nord de la première dépression. Il faut ensuite s'approcher assez près de son centre, la laisser passer devant, ce qui ne devrait prendre que quelques heures et raccrocher le vent de Sud-Est qui tourne rapidement au Sud puis à l'Ouest après son passage. Facile à dire, mais pas facile à exécuter. Trop tôt, c'est plusieurs heures de calmes assurées (la zone bleue dans le Nord-Est de la dépression) et trop tard, ce sont les calmes en attendant la dépression suivante. Les routages semblent montrer que la transition est possible. Dans la vraie vie, les conditions de vent sont souvent plus erratiques que sur les modèles.

La mer est également croisée avec les changements de direction du vent. Tout ceci ralentit la progression des bateaux et fait que même avec une trajectoire parfaite, la transition n'est pas toujours réalisable comme décrite par les algorithmes. Réponse jeudi soir.

Pour Hugo Boss, c'est la deuxième dépression avec laquelle il va falloir composer. L'exercice n'est pas plus facile. Le timing étant un peu différent, les routages semblent montrer que le bateau anglais devrait passer devant la dépression pour aller chercher des vents de Sud-Est qui tourneront au Sud à l'approche du cap Horn. S'il passe avec du retard, il y a un risque de perdre plusieurs heures dans les calmes au centre du système dépressionnaire.

Les prochaines 48 heures vont donc être passionnantes à suivre. Une bonne concentration, des belles trajectoires et un brin de réussite permettront aux deux leaders de franchir le cap Horn probablement vendredi 23 décembre pour le premier et le jour de Noël pour le second.

Christian Dumard et Bernard Sacré / Great Circle

Actualité.
Le malheur des uns... et le bonheur des autres.
Mercredi 21 décembre 2016, 18h16:

« Avec une quille comme ça, je ne passais pas le cap Horn » confiait cet après-midi Paul Meilhat. L’avarie de vérin de quille survenue hier vers 15h (heure française) étant trop importante et impossible à réparer seul en mer, le skipper de SMA doit se résoudre, la mort dans l’âme, à quitter sa place de troisième âprement disputée depuis 25 jours contre Jérémie Beyou (Maître CoQ). Paul ne sait pas encore s’il mettra définitivement le cap sur la Nouvelle-Zélande où la Polynésie (Papeete), toutes deux distantes de 1900 milles. La météo en décidera.

Pendant ce temps, 5 marins se livrent une bataille d’anthologie depuis le passage du cap Leeuwin hier : Roura, O’Coineen, Amedeo, Bellion et Wilson se tiennent dans un mouchoir de 300 milles. 13 heures les séparent. Le jeu des chaises musicales ne fait que commencer !

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 933334photosentfromtheboatforesightnaturalenergyondecember11th2016photoconradcolmanphotoenvoyeedepuislebateauforesightnaturalenergyle11decembre2016photoconradcolmangoldensunsetinthesouthr16801200

Paul fait route au Nord.

« La terre la plus proche, c’est la Nouvelle-Zélande à 1 900 milles. Le problème est qu’il y aura pas mal de près dans les fortes dépressions, ça sera dangereux pour le bateau. Pour l’instant, je fais du nord-ouest et, en fonction de la météo dans deux ou trois jours, la solution sera soit de partir vers la Nouvelle-Zélande, soit de remonter vers la Polynésie. » indique Paul Meilhat, non loin du point Nemo, l’endroit le plus isolé de la planète. Il va donc falloir jouer les équilibristes pendant au moins dix jours. Car avec cette quille sécurisée avec les moyens du bord (cales, cosses et bouts), SMA ne doit naviguer ni trop vite (au-dessus de 12 nœuds, trop de vibration), ni pas assez (en-dessous de 8 nœuds, le mouvement des vagues fait bouger l’appendice). Cerise sur le gâteau… au goût très amer : une grosse dépression pointe le bout de son nez.

Des hauts….

Eric Bellion se sent pousser des ailes ! Le Skipper de CommeUnSeulHomme a doublé l’Américain Rich Wilson (Great American IV) et engrange des milles comme jamais il ne l’avait fait auparavant : 413 milles en 24 heures. Il est pointé ce soir à 19 nœuds. Conrad Colman (Foresight Energy) se montrait l’homme le plus heureux ce matin : « Je suis sous spi avec 25 nœuds, la mer est plate, je me régale. Je peux dormir et récupérer un peu ». Après les dépressions successives de l’océan Indien, le crazy Kiwi souffle et mesure sa chance d’être encore en course. Alex Thomson (Hugo Boss) rêve d’un Horn peu venté. Car si son écart est encore conséquent sur Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) avec 544 milles, il sait que les conditions météo vont demander beaucoup de réflexion au Breton. Alex est plus rapide ce soir, il cravache pour être dans le bon timing au Horn et ne pense qu’à une chose : se refaire la cerise à l’entrée de l’Atlantique Sud…

…. Et des bas.

A l’arrière d’une dépression générant des vents de 30 nœuds et des grains, le Hongrois, Nandor a vécu des heures pénibles et n’est pas passé loin de la correctionnelle. Des bourrasques ont malmené le bateau et le bonhomme qui s’est cogné fort contre la table à cartes. « Je viens de passer la nuit la plus difficile de l’épreuve. Je ne voyais rien. Même pas les nuages qui arrivaient. Je me suis rendu compte de leur arrivée quand un grain de 40 nœuds a heurté le bateau » raconte le skipper de Spirit of Hungary dans un message.

L’Irlandais Enda O’Coineen, lui, se sent bien seul. Sans ordinateur, le skipper de Kilcullen Voyager-Team Ireland navigue sans trop d’informations météo. Cartes papier de rigueur et téléphone pour rester en contact avec la terre… Fabrice Amedeo (Newrest Matmut) concède beaucoup de terrain depuis 24h, lui qui menait le club des cinq avec brio. Il doit réparer sa grand-voile avant d’attaquer le Pacifique Sud. Enfin Pieter Heerema (No Way Back) ne se sort pas de ses problèmes de pilotes automatiques. Le Hollandais ne peut dormir sur ses deux oreilles tant que le « deuxième barreur » ne joue pas pleinement son rôle.

OM / M&M
Fox 23
Fox 23
Membre super actif
Membre super actif
Messages : 609
Date d'inscription : 10/09/2016
Age : 77
Localisation : Creuse entre Guéret et Aubusson

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Mer 21 Déc 2016, 22:38
Que de suspense ! A ce régime combien seront aux Sables ?
Contenu sponsorisé

8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers - Page 12 Empty Re: 8éme édition du vendée Globe l'Everest des mers

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum