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LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Empty LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES

Sam 07 Oct 2023, 18:25
ROBERT SURCOUF.

Un récit parsemé de vérités mais aussi de beaucoup de légendes (allez savoir !). C'est normal pour un tel homme.



CHAPITRE 1


LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Portra10


(Or donc je suis né le 12 décembre 1773 à Saint Malo, fils de Charles Ange SURCOUF et de Rose Julienne TRUCHOT de la Chesnais.
De part ma mère je fus cousin de Duguay-Trouin ce qui peut aider en matière de navigation.
Ma famille établie à saint Malo depuis les années 1600, avait une grande expérience dans l’armement des navires.)




Ici démarre mon épopée...


Une partie de ma jeunesse est hérissée de coups pendables, par exemple le 17 février 1783, je sorti sen canot par une effroyable tempête, j'essayer de voguer à la rame, mais les éléments étaient trop important.
J’eus la chance que du haut de la tour Bidouane le Maître du port (Le Quellec) surveille la mer et avec sa longue vue me voit en train de me battre avec les éléments dans un malheureux canot et fait donc mettre une embarcation à ma rescousse et qui en profite aussi pour envoyer aussi prévenir mes parents. Loin d’être content je me débats comme un beau diable et j’injurie les sauveteurs et notamment celui qui me ramène sur ses épaules !
Mon père me dit alors dépité : quand je pense que ta mère voulait faire de toi un prêtre !




Après de longues discussions en famille, mes parents en désespoir de cause, suite à d’autres bêtises avec les chenapans du coin et un retour à la Drouainière où j'arrivais à la maison avec les vêtements en lambeaux décident de m’envoyer chez les Jésuites à Dinan.
C'est là que je rencontrais pour la première fois Marie Catherine et dans quelle conditions.




Donc en partant chez les Jésuites à Dinan, toute la matinée la calèche roula sur les chemins défoncés de Terlahouet pour arriver à destination.




Mon arrivée chez le père Monnier, un gaillard capable de mâter les têtes plus dures, fut assez orageuse, me signifia qu'il allait particulièrement s'occuper de moi…
De plus la première rencontre avec les autres élèves démarra par une bagarre pour la suprématie du pensionnat ! Je gagnais la prérogative de chef et après avoir reçu une volée de fouet, je me retrouve illico au cachot !
J’en sors et en plein hiver et je mords le prêtre à la jambe et profitant d'un moment d'inattention, j'ouvre la fenêtre que j'enjambe et décide de m’évader en sautant par la dite et ce sous la neige.


Mais dès que la nuit tomba, le froid aidant je m’évanouis dans la neige. Par chance des mareyeurs passant par là me voient évanoui dans la neige et sur le chemin quelqu’un me reconnait et me ramène chez mes parents morts d’inquiétude.
J'ai alors une fièvre infectieuse, j'ai failli y rester et mes parents me rapportèrent que j'avais déliré de nombreuses nuits. Selon toujours leurs dire il parait que je me suis débattu pendant de  longues semaines entre la vie et la mort.


En me réveillant j'ai supplié ma mère de ne plus me remettre au pensionnat et de me laisser être marin. Mon père accepta difficilement, mais me demande d'attendre mes 14 ans.


Vous avez compris, les études ne furent pas pour moi. Mon seul désir dès cet âge était d’embarquer et de prendre la mer.


En 1787 j’abandonnais donc l’école et m’embarquais sur le brick "le Héron" partant pour Cadix, comme apprenti navigant. Ce cabotage me donna définitivement le goût de l’aventure.
Pendant deux ans je naviguais entre les cotes Espagnoles et Françaises. Mais je ne rêvais que de voyages en terre lointaine.


J'embarquais alors sur un brick "l'Aurore" avec le capitaine Tardivet. J'avais 16 ans !
Après plusieurs tempêtes au passage du cap de bonne Espérance et en plus avec une traversée mouvementée, je suis arrivé, en rade de Pondichéry, le 8 septembre 1789 après 7 mois de mer.


LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Sans_t22


Puis "l'Aurore" fit voile vers le Mozambique où elle embarqua une cargaison d'esclaves destinés aux plantations des Antilles.
Mais une tempête éclata et mis le voilier en détresse, j'essayais de sauver les esclaves, mais empoté par une lame je nageais vers la cote. Le brick est disparu englouti avec les esclaves.


Je retrouvais le capitaine Tardivet au Mozambique et montait comme officier sur le Saint-Antoine, brick qui faillit avoir le même sort que "l'Aurore", mais nous rejoignîmes Sumatra.


Pui je m’embarquais sur le courrier d’Afrique, puis sur la "Pervenche", et pendant un an je naviguais.
Mes premières échauffourées avec les Anglais furent bénéfiques. A l’ile de France, "la Cybelle", le Jean-Bart et la Prudente mirent en fuite l’ennemi ayant pourtant deux vaisseaux de 40 et 50 canons. Je mesurais alors l’avantage de devenir corsaire.
C’était dit, je le deviendrai.


Mais apprenant les tragiques nouvelles de France Je retrais chez moi avec la "Flute" vers Lorient le 8 janvier 1792. J'avais 19 ans et je regagnais Saint-Malo.


Durant les 6 mois suivants, je retrouvais mon amie d'enfance Marie Catherine Blaize de Maisonneuve devenue l'une des plus jolies filles de Saint-Malo.
Je fis par de mon désir de l'épouser à mon père, mais son père n'était pas vraiment du même avis, me signifiant que j'étais jeune et pas très riche.
C'est là que je lui promis de revenir riche et j'embarquais sur le "Navigateur" qui après une traversée périlleuse toucha l'Isle de Bourbon.……..


J'ai fait appel pour m'aider à :
aux éditions Dupuis : Surcouf roi des Corsaires.
Editions PERRIN  : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
Editions Hachette : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
A.Editions GEDALGE : Surcouf.
Editions Phébus : Louis Garneray Corsaire de l République.
Editions Ivresse du Large : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
Editions Omnibus : Moi Garneray artiste et corsaire.



Chapitre 2 à écrire si cela vous intéresse....

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LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Empty Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES

Mar 10 Oct 2023, 18:43
ROBERT SURCOUF.
né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servan, est un corsaire et un armateur français.

Un récit parsemé de vérités qui l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.

CHAPITRE 2

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images34

Malgré les diverses réticences de toutes parts, le 13 aout 1792, (C'est ce jour là que j'ai dit à ma promise, que j'allais revenir riche.) j'embarquais sur le "Navigateur" qui après une traversée des plus périlleuse toucha l'Isle de Bourbon. Je quittais donc le dit navire (qui allait d'ailleurs être désarmé), pour chercher des navires plus rapides. 

Toutefois certains "biographes" nous disent que j'ai embarqué sur un brick destiné aux voyages pour Mozambique destiné à la traite… Je ne m'en souviens plus très bien…
(1)


L'Angleterre, ayant déclaré la guerre à la France, s'empara de la ville de Toulon et se mit à faire la chasse aux navires Français. Compte de tenu de ce fait, je voulus naviguer à nouveau et signais pour un nouvel engagement à l'Isle de France comme second sur le "Santa-Cruz".

C'est à cette époque que se place l'épisode au cours duquel j'échappais à la mort. J'étais au plus mal avec le second, un Portugais du nom d'Edoro Barros.
Hors un jour, l'équipage obtient le droit de se baigner par mer calme au long du bord. Je pioche, remonte, puis coule, trahi par on ne sait quel malaise qui me paralyse totalement.
Les hommes s'en aperçoivent, se précipitent et me hissent tel un mort, m'étendent sur une cage à poules et s'évertuent à me donner des soins. Je reste inanimé, conscient, ne pouvant bouger, mais entendant tout ce qui se dit autour de moi !
Cet Edoro Barros s'évertuant alors à persuader les autres que je suis mort !
Celui-ci me fait transporter sur la lisse pour être jeter à la mer.
J'arrivais à bouger les lèvres pour indiquer aux hommes que je vivais encore.
Un homme d'équipage s'apercevant de cela me fait reposer de force et ils continuèrent à me remettre d'aplomb.

Deux heures plus tard je reprenais du service ! Nous arrivâmes à Mozambique et nous avons chargé une cargaison d'esclaves…
Il y eut une fièvre sur le navire. Le fameux Edoro Barros, attrapa cette fièvre et fut incapable d'assurer sa fonction.
J'assurais les deux postes et nous arrivâmes  à Port-Louis en Isle de France.
Là toujours ce fameux E.B. à l'article de la mort essaya de me tuer mais j'allais plus vite que luis et arrachais son pistolet. Le lendemain il trépassait.

Les Iles de France et de Bourbon s'étant ralliées à la République Française après bien des tergiversations, les Anglais bloquèrent de ce fait les cotes ne permettant pas de s'approvisionner !


Le 1er Janvier 1794 j'étais sur le navire "La Nation" croisant depuis six mois dans la rade, rien à signaler d'important.

Le 9 Juillet 1994, le Gouverneur Malartic me donna un brevet d'Enseigne de Vaisseau non entretenu (c'est à dire que je ne gagnais rien)

En signant cette pièce, il a entre les mains mon acte de naissance, qui bizarrement, dit que je suis né le 12 décembre 1770, j'ai donc 24 ans !
Je vous fais grâce de la manière dont cela s'est passé car il y aurait au moins 3 pages pour l'expliquer.

Dès le 22 octobre 1794 je fus lieutenant de quelques petits vaisseaux comme l'Hirondelle", la "Cybèle" et la "Créole".

J'attendais mon tour en rongeant mon frein. Et un jour les armateurs Levaillant & Malroux me convoquèrent pour me proposer le commandement d'un joli petit trois mâts "l'Émilie".
Je vais de ce pas demander mes lettres de marque au gouverneur Malartic, et j'apprends de sa bouche qu'il n'arme plus en course. Il me confirme  alors que mon navire sera armé en défense mais pas en attaque ! Je fais mine de refuser le commandement mais en y réfléchissant je l'accepte !

L'Émilie est un joli petit 3 mats, comme je l'ai déjà dit, fait pour la course, de faible jauge (180 tonneaux) avec un faible équipage de 30 homme et 4 canons de 6.

Le 6 septembre 1795 je pars vers les Seychelles pour ramener quoi : des tortues, du maïs et du coton. Arrivé là bas  j'y embarque la cargaison et quelques marins.
Le 16 septembre 1795, mon Émilie est en rade de Sainte-Anne à Mahé. Et je dois lever l'ancre à cause de 2 navires anglais repérés qu'il m'importe d'éviter…


M'ayant repéré, ceux-ci forcent l'allure, alors je joue le tout pour le tout,
Moi à mon second :
"Traversons la passe et filons par l'autre issue"
Celui-ci me répond :
"Mais c'est une folie, la passe est truffée de récifs inconnus, un vrai suicide !".
Moi du tac au tac :
"Justement les goddams (2) n'oseront pas nous y suivre !".
Moi :
"Branle-bas d'appareillage, déferle partout à tribord amures, pas le temps de virer l'ancre coupez le câble !"(3).
La vigie crie :
"Captain les goddams culent !"(4).

Toutes voiles dehors, aidé par un matelot à cheval sur le beaupré, l'Émilie se fraye un chemin vers le large ! Et nous voilà en haute mer.

Après avoir subit une effroyable tempête l'Émilie est à bout de forces. Je ne suis pas vraiment content, mes hommes en ont marre. Après 120 jours de mer sans une prise et en plus le navire perd de la vitesse car la coque est revêtue d'algues et de coquillages ! Puis on manque d'eau et de vivres.

Là je reprends ma navigation Et je me délivre à moi-même ma "lettre de marque", car j'en ai pris mon parti je me fais corsaire, je sais que c'est à mes risques et périls.

Le premier navire que j'aperçois dans la pénombre est un grand 3 mâts qui ne peut transporter que de bonnes denrées, enfin je le pense.
J'attends l'obscurité et je l'aborde par surprise tous feux éteints et presque sans problème je l'enlève. C'est la Diana, elle transporte, je le saurais plus tard : 6000 balles de riz ! superbe pour l'Isle de France !.

En remontant vers les Indes, soudain la vigie crie :
"Alerte une voile par le travers à nous !".
Moi :
"La barre dessus ! Oh de la vigie, dis moi quel est ce citoyen !"
Je me dis que j'en ai marre de voir mes canons se rouiller alors qu'à l'Isle de France ils crèvent de faim. 
La vigie crie :
"Ho Captain c'est un 3 mâts anglais !".
Un goddam, mais il m'est interdit de l'attaquer en premier !
Le navire m'envoie un coup de semonce (pour connaître ma nationalité) !
Moi à l'équipage :
"Vous voyez l'anglais tire le premier, on va se défendre !"

Bien sûr pas de mauvaise fois ! J'envoie le pavillon tricolore et le pavillon Malouin. Et je tire 3 coups de canon et l'Anglais amène sas couleurs. Il se rend ! C'est le Pingouin.



Pavillon Français sous la Révolution
LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Drapeu11

Pavillon Malouin de Surcouf (en haut du grand mât)

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Pavill10
J'envoie sur le navire, quelques officiers et matelot pour le convoyer vers L'Isle de France.

*******


(1) Des biographes disent qu'il embarqua comme second sur un brick destiné aux voyages de Mozambique pour la traite. La chose est vraisemblable, bien qu'on ne nous indique pas le nom de ce brick et que ledit embarquement ne figure pas sur l'état des services de Surcouf dressé par le chef d'administration du bureau des armements de l'Isle de France, à la date du 4 septembre 1796 (18 fructidor an IV). Or, l'on sait que ces documents sont établis à l'aide des renseignements fournis, aussi bien par l'intéressé ayant grand soin de ne rien oublier, que par les rôles d'équipage. Et, cependant, on nous donne de telles précisions sur son séjour à bord de ce bâtiment inconnu qu'on peut croire à leur véracité.
(2) Goddams signifiant « Dieu me damne », goddam étant la forme abrégée de God damn me, juron attesté.
(3) Déployer toutes les voiles , le vent venant de droite – virer = lever.
(4) les goddams culent : reculent leur ordre est "pare à virer masque partout" c'est-à-dire orienter les voiles à contre-sens pour freiner.

J'ai fait appel pour m'aider à :
aux éditions Dupuis : Surcouf roi des Corsaires.
Editions PERRIN  : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
Editions Hachette : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
A.Editions GEDALGE : Surcouf.
Editions Phébus : Louis Garneray Corsaire de l République.
Editions Ivresse du Large : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
Editions Omnibus : Moi Garneray artiste et corsaire.


Chapitre 3 : A suivre le dernier exploit de l'Émilie lourdement handicapée remplacée après une superbe prise par le Cartier et la suite du récit.

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Ven 27 Oct 2023, 17:26
Le bonjour vous va Tertous,



ROBERT SURCOUF.


né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servant, est un corsaire et un armateur français.
Un récit parsemé de vérités l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.



CHAPITRE 3



LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images39




Comme je l'ai écrit dans le chapitre 2, mais ce fut le dernier exploit de l’Émilie et non des moindres, car j’étais favorisé par des vents amis, et malgré la coque alourdie par de nombreux mois de navigation, j'ai eu de la chance !

C'est parti !

La vigie crie :
"Alerte trois voiles dans le sud !"

Je voit alors au loin un brick pilote, je le rattrape : c’est le "Cartier" accompagnant deux navires marchands sans doute chargés de riz, le "Russel et le "Sandbolasse", qui tout à coup tentent de gagner le Gange.



LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Le_car11


Par bonheur ils sont mal armés et n'essaient même pas de résister !
Aussitôt j'assure mes couleurs d'un coup de canon qu'ils baissent leurs pavillons !


LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images38 

"sang bleu, trois d'un coup ! La chance est pour nous !
Croizet répond :
"Captain j'envoie à leur bord des équipages de prise ?"
Je répons à la cantonade :
"He hé oh reluquez un peu le "CARTIER" un fin voilier qui remplacerait bien ma pauvre Émilie !
Croizet me répondit :
"Dame ce bateau remplacerait bien l'Émilie !
"C'est décidé, tu prends l'Émilie et tu prendras avec toi les prises jusqu'à l'Isle de France avec toute sa cargaison de riz !"
"Moi je récupère des canons et je prends le commandement du Cartier !


Bien dans la cale il y a les prisonniers Anglais et je vogue vers Calcutta.
J'ai à nouveau de la chance et je rencontre alors le "Calcutta", navire Anglais" chargé de riz et je m'en empare sans problème, encore du riz pour l'Isle de France.

Nous naviguions tous les deux quand la vigie me crie :
"navire en vue Captain, venant sud sud-est !"
"Gros ?"
"Très gros !"
"On attaque mais c'est un vrai suicide !"
"Les prises seront plus fortes !"

Le Cartier court vers ce superbe trois mats Anglais. (1)

"Je vois qu'il va beaucoup plus vite que nous !"
Dis-je énervé !
"Kernau allez hisse le drapeau Anglais et toi Bertaux prend des hommes du Diana !"
sa réponse pleine arrive immédiatement !
"Même comme ça on ne sera que 23 !"
Et l'union Jack et la flamme des pilotes montent au mât du Cartier.
Le navire porte le nom de "Triton"
Fuir? Impossible maintenant ; pourtant, livrer combat en tel état d'infériorité confine au suicide, à moins que... à moins que l'audace, la rapidité et... la chance ne me favorisent. Car il n'y a plus de doute, en cet instant, je suis vraiment l'agresseur.
Je continue, cependant, ma manœuvre d'approche. La distance diminue. L'équipage rassemblé, mis au courant de la situation, de son alternative et de ses dangers, est unanime ; il faut attaquer, vaincre ou mourir. C'est décidé, on attaquera à vingt-trois contre cent cinquante au moins, avec quatre canons contre vingt-six !

Les Anglais ont du penser que nous leurs amenions du courrier et mettent en panne.
Je m'aperçois de ma bêtise et je dois de prévenir mes homme.

"Camarades on s'est fourré dans un sacré pétrin, on est peu mais allons nous croupir sur les pontons !"
"On le prendra ou on mourra !"
"Alors branlebas de combat !".

N'apparaissent alors sur le pont que moi et un homme, lorsqu'ils sont suffisamment rapprochés J'amène le pavillon anglais et monte le pavillon Français !
Sur l'anglais la surprise est totale ! ils prennent alors position mais trop tard. Le Cartier aborde le Triton ! C'est l'abordage !


LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images38

Mes hommes et moi arrivons sur le navire et nous y prenons pied juste au moment où le capitaine, Philipp Burngyeat, sort de sa cabine avec ses armes. Il n'a pas le temps de s'en servir que je le tue d'un coup de fusil.


"Hardi les gars ils sont à nous ils n'ont plus de capitaine !"

Mais dans la hune de misaine du Triton un gabier fait des sienne ! Je lève la tête vers lui et toujours armé de mon fusil de chasse à deux coups je l'abats !

Restés seuls sur le Cartier le chirurgien et le cuisinier aident de leur mieux mes camarades. Et brusquement ils entendirent du bruit venant de la cale et crient :
"les prisonniers anglais se révoltent, Ils ont pratiqué un trou dans le pont"!


Mais nos deux compères ont vite fait de les renvoyer dans leur trou !

Pendant ce temps nous sommes maitres du pont car les anglais se sont réfugiés puis barricadés dans l'entrepont.
Je crie alors :
"Allez Malouins aux écoutilles !"

Les anglais sachant les français sur le pont chargent un canon à boulet ramé (2).

j'ai vite fait avec mes hommes d'ouvrir la grande écoutille et nous leur balançons une volée de balles et de grenades !
Pris de panique les anglais reculent et hissent le drapeau blanc !
"Inouï les gars nous avons gagné !"
L'anglais me dit vous tenez à notre merci nous nous rendons.
Immédiatement le pavillon anglais est amené et remplacé par le pavillon Français et le pavillon Malouin.
Je me pose alors cette question : que faire des prisonniers dont le nombre est vraiment énorme ?
Une partie viendra  sur le Cartier, l'autre sera embarquée sur la Diana.
Je vois qu'il va être impossible de garder cette foule.
"Appelle moi l'ancien capitaine du Triton !"
un peu plus tard :
"Captain j'ai trop peu de marins pour toutes mes prises

Pour cette prise de la nuit précédente, je m'entend avec le capitaine Tapson. Celui-ci consent à me payer une rançon de 30 000 roupies (environ 75 000 francs)
Celui-ci me signe le billet de rançon, et le navire acquiert ainsi le droit de se diriger sur sa destination avec les prisonniers du Triton.
Les passagère et passagers sont traités avec égards ; ils emportent effets, bijoux et argent.

Je rejoignais l'Isle France, tout en ignorant la colère des anglais et ma mise à prix !

Alors que là-bas je le sus plus tard, c'était l'effervescence !
Quand un homme signala qu'à la longue vue il voyait un navire à forme anglais !
Tous se demandèrent ce qui arrivait, je ne sais comment ils ont vu que je battais pavillon Français et encore moins que le pavillon anglais trainait derrière la poupe...

Enfin j'arrivais et fut porté en triomphe et un peu plus tard je rencontrais mes armateurs;
"Maintenant il faut aller au tribunal des prises !" (4)
me dirent ils.
" Nous irons demain !"

Le lendemain nous allions au dit tribunal.
là nous exposâmes nos doléances.
Les signes semblaient très mauvais trop de temps pour délibérer !
"Les voici qui reviennent !"
dis-je à mes amis !



Je les remerciais (trop vite) !



Ma chance me sert encore. Qu'on en juge.




Mais je n'en pris que le tiers.

! (6)

Mais ce n'est pas terminé car quelques jours plus tard, un armateur frappe aux portes de la Drouainière et demande à me voir.

"Capitaine Surcouf j'arme un corsaire la "Clarisse" 14 canons, 140 matelots, tous Malouins et Nantais, je vous propose de le commander !"
Je luis réponds :
"Désolé je vais me marier ! Je me range !".
"Je vous donne 15 jours pour réfléchir !

Me dit-il, qui sait qui sait (en repartant...)

On vient alors m'annoncer que Bonaparte vient d'enlever Malte et que sa flotte vogue vers l'Égypte...
Je fais alors aussitôt demi-tour, rappelle Monsieur Gosselin et lui confirme que je vais commander la Clarisse !

Deux semaines plus tard j'annonce à Manon que je pars et elle me confirme qu'elle m'attendra !


Au mois d'Août après 14 mois passés à Saint-Malo je lève l'ancre quittant la rade de Paimboeuf avec la Clarisse un joli trois mâts en  direction les Indes.






(1) C'est un navire de la compagnie des indes, il porte 26 canons, plusieurs caronades sur les gaillards et 150 à 200 hommes d'équipage et que des blancs... (là les récits divergent sur le Nombre d'hommes.).
(2) Boulets ramés sont deux boulets réunis par une chaîne.
(3) Sans être sûr je jouais sur la parole d'un officier anglais...
(4) Le Conseil des prises (ou Conseil des prises maritimes) est une juridiction Française spécialisée, chargée de statuer d'office sur la validité de toutes les prises maritimes en temps de guerre. Autrement dit, le Conseil statue sur la capture des navires et cargaisons appartenant aux ennemis. Cette juridiction était auparavant connue sous le nom de Tribunal des prises"
(5 Théoriquement, la Livre Tournois est représentée par 4,50516 grammes d'Argent, le Franc défini le 28 Th. An III par 4,50 grammes d'argent fin (wikipedia).
(6)Général français (Arbois 1761-Paris 1804). Il commanda l'armée du Rhin (1793) puis celle du Nord et des Ardennes (1794) et conquit les Pays-Bas (janvier 1795).  (wikipedia).


J'ai fait appel pour m'aider aux éditions suivantes :
DUPUIS : Surcouf roi des Corsaires.
PERRIN  : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
HACHETTE : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
GEDALGE : Surcouf.
PHÉBUS : Louis Garneray Corsaire de l République.
IVRESSE DU LARGE : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
OMNIBUS : Moi Garneray artiste et corsaire.


Chapitre 4 : A suivre les exploits de la "Clarisse",
Mais ça c'est une autre histoire !...

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LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Empty Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES

Mar 05 Déc 2023, 13:43
ROBERT SURCOUF.

né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servant, est un corsaire et un armateur français.
Un récit parsemé de vérités l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.


Chapitre 4

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images44


"Alerte, un navire dans le sud droit devant nous !".
"Tonnerre, finit de s'amuser à vos postes on ne sait jamais ce pourrait être un anglais !"

En effet c'était un grand trois-mâts anglais armé de 22 canons  nommé "Soldier" !
Je l'attaquais aussitôt !
Un combat difficile d'artillerie où, cependant, la Clarisse, basse sur l'eau, esquivait les coups de son adversaire qui, au contraire, recevait en plein ceux que je lui envoyais.
Mais je ne sous-estimais pas mon infériorité quant à l'artillerie ; et je ne songe qu'à l'abordage et je manœuvre en conséquence.
Je tenais à la main mon fusil à deux coups modèle 1777, à canon scié baptisé "Foudroyant".
J'abattais alors un jeune matelot anglais qui, à cheval sur une pièce de XI qu'il chargeait de l'extérieur, tomba de son long sur la volée. Il s'y cramponnait de ses deux bras, les jambes croisées en tournant sous la pièce, jusqu'au moment où, la mort le prenant, ses yeux rencontrèrent les miens... puis il se détacha et tomba à la mer et disparut...
Je garde encore l'impression de ce regard du mourant ; elle me suivra tout au long de ma vie, avec un immense regret.
Mais, au moment où je visais aussi le capitaine ennemi, d'un sabord, un coup partit d'une carabine : la balle effleura mon nez et je tombais à la renverse et restais sans connaissance pendant quelques minutes !
Les hommes me croyant mortellement blessé, s'empressèrent autour de moi, lorsque, reprenant mes sens, je me dressais sur les genoux et revoyant le capitaine donnant des ordres.
Saisissant "Foudroyant", je tirais le 2è coup et ma balle frappa l'officier anglais en plein cœur.
L'équipage ennemi, privé de son chef fut désemparé et ralentit son feu à cet instant je pus l'aborder !

Mes hommes s'écrièrent :
"Attention ils veulent filer !"
Mais s'apercevant qu'ils ne pourront le faire ils armèrent deux canons à boulets ramés !
Il visèrent ma mâture,
mais déjà la Clarisse élonge le trois mâts, les grappins vont s'abattre sur la lisse.
Mes hommes et moi sommes prêts à passer à l'abordage quand soudain l'anglais tire et dans un bruit épouvantable fauche le petit hunier, brisant mon élan et l'anglais en profita pour fuire honteusement.
"Enfer ils nous échappent !"
Rugit Nicolas.
"Lâches poursuivons les !"
"Pas la peine (répliquais je) avec notre gréement démoli, inutile. Déblayons le pont et réparons le mât !"
Après plusieurs de travail, la voilure rétablie ma Clarisse reprend la route.
Quelques jours plus tard nous croisons, un matin, sur le travers du cap de bonne espérance un brick.
"Alerte un brick dans l'est sur la même route que nous !"
"Tout le monde sur le pont, branle bas de combat !"
Je rejoignis le brick inconnu, envoyais un coup de semonce, il hissa son pavillon c'est un anglais, il ne résistait pas nous l'avons enlevé !
Nicolas crie :
"Ils se rendent victoire !"
Je dis à Dujardin :
"Prend 12 hommes et va vers le bateau, arraisonne le, maitrise l'ancien capitaine et l'équipage et va le vendre à Port Louis !"
Il le vendra 400.000 francs.

Mais nous essuyions tempêtes sur tempêtes, nous louvoyions en vain dans les parages du cap,  j'espérais alors l'anglais, qui, prévenu qu'un corsaire était dans les parages, ce qui a fait que je n'en vie aucun...
Je décidais de regagner Port-Louis, ayant forcé le barrage, j'y arrivais le 5 décembre 1798.

De longues semaines m'attendaient,  qui me parurent longues mais très longues, pour remettre la Clarisse en état.
Chaque jour, je venais à bord du navire, pressant les travaux qui, à mon gré, n'allaient jamais assez vite.
Je vis aussi assez souvent MM. Le Vaillant et Malroux, mes armateurs, je leur racontais toutes les aventures qui m'étaient arrivées au cours de mon long séjour et à Saint-Malo et à Paris, et de leur parler longuement aussi de M. Pérignon et de son dévouement à leur cause.

Je rendais visite au gouverneur Malartic, c'est ce jour là que je présentais mon frère Nicolas.

Pour la petite histoire : lors de notre visite, celui-ci était donc en présence de deux fils d'une même mère et qui, bien que non jumeaux, étaient cependant nés tous deux officiellement en 1770 et à cinq mois d'intervalle ! Si bien que, si Malartic s'était souvenu qu'il avait signé ma nomination, sur le vu de mon acte de baptême, j'avait déjà, en 1794, le même âge qu'aujourd'hui. La supercherie lui eut elle apparue, je ne l'ai jamais su !
Mais le général avait bien d'autres chats à fouetter. L'île avait de gros problèmes :
- des fortunes perturbées par le papier-monnaie en pleine chute.
- des colons endettés par le cours de la piastre qui, de 110 sols qu'elle valait, avait atteint  le cours de 10.000 livres papie.
- le louis d'or valant 44.000 livres, soit quatre fois plus qu'en France.
De plus la population était en pleine effervescence par suite des événements politiques.
A a la Réunion, Malartic a été forcé d'intervenir, car le président de l'Assemblée Coloniale, M. de Villèle (le futur ministre), a crié : "Vive le Roi !"...

Compte tenu de ce qui arrivait, je pensais qu'il était temps que nous  mettions les voile et la voile pour une nouvelle et fructueuse campagne.
Enfin, vers la fin de janvier 1799, la Clarisse, remise en état, je quittais l'Isle de France, me dirigeant vers le Nord.
Mais un brusque changement de brise obligea mon navire à passer non loin de l'île du Sable, écueil malheureusement célèbre dans les annales de la marine.


(1)Jadis, lorsqu'un vaisseau passait d'un hémisphère à l'autre, tous ceux qui, à son bord, franchissaient pour la première fois la ligne de l'équateur, recevaient en grande pompe le "baptême de la ligne"
Le baptême" était présidé par le doyen des marins, déguisé en "Père Neptune" et flanqué d'une suite imposante. Capturés après une bataille épique, les "bleus" étalent soumis à un interrogatoire et à une série d'épreuves grotesques avant d'être barbouillés de goudron ou de peinture et d'être précipités dans une énorme baille, remplie d'eau de mer. Rhum et tafia coulaient ensuite à flots. Au cours de la cérémonie, les officiers du bord abandonnaient pratiquement te commandement à "Neptune", qui était censé avoir droit de vie et de mort sur tout navire franchissant l'équateur. (Dupuis)
J'ai fait appel pour m'aider aux éditions suivantes :
DUPUIS : Surcouf roi des Corsaires.
PERRIN  : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
HACHETTE : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
GEDALGE : Surcouf.
PHÉBUS : Louis Garneray Corsaire de l République.
IVRESSE DU LARGE : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
OMNIBUS : Moi Garneray artiste et corsaire.

Chapitre5 : A suivre les exploits de la "Clarisse. on évoquera rapidement l'épisose de la Sybille qui sera évoquée dans un sujet spécial !
Mais ça c'est une autre histoire !..

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Dim 10 Déc 2023, 19:55
Sympa, merci M'sieur !  Very Happy

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Lun 11 Déc 2023, 12:02
Sympa, merci M'sieur !  LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_biggrin Pas de quoi !!!

ROBERT SURCOUF.

 
 
né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servant, est un corsaire et un armateur français.

Un récit parsemé de vérités l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.
 
 
Chapitre 5

 
LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images41

ses pistolets d'ailleurs volés au musée Quic en Groigne

 
 
Avant de commencer un nouveau chapitre je viens de me souvenir d'un épisode qui m'est arrivé,

-toujours me mettre en valeur c'est mon défaut - En effet durant la période de radoub de la "Clarisse", je trouvais le temps long et un jour que je me promenais dans les rues de Port-Louis lorsque j'entendis des appels au secours criés par des gens affolés, en effets des chevaux emballés se ruaient  sur un pauvre "nègre" qui allait se faire piétiner. Il était perdu à moins que ... Je me ruais alors au devant des chevaux, d'un bon je me jette aux naseau et de toute ma force, je matais les bêtes qui se figèrent tremblantes et écumantes à deux pas du noir qui était sauvé.
Si je parle de cet épisode c'est que cet homme devint mon serviteur jusqu'à sa mort.
 
 
Hors donc la "Clarisse" ayant repris la mer, et toujours d'effroyables grains nous assaillirent tandis que nous remontions vers l'archipel Malais.
Nous n'avions pas vu d'éclaircie depuis plus d'une semaine, nous étions trempés jusqu'au os !
 
Je décidais donc de nous réfugier dans le port de Sonson.
Où devant le port, deux très grands bâtiments chargeant du poivre. je viens alors sans m'émouvoir, mouiller tout près d'eux et leur envoie le feu de mes batteries !
Le duel d'artillerie commence, à la satisfaction des indigènes admirant le spectacle. C'est alors qu'impatiens je lance mon frère Nicolas, avec quarante hommes, à l'assaut du plus grand navire en l'abordant avec nos canots.
Une opération délicate et aventureuse, mais bien menée par Nicolas, très rapide dans son action. L'adversaire ne tire plus et amène ses couleurs ; ce que voyant, son compagnon largue ses amarres et tente de s'échapper, poursuivi par les embarcations montées par l'équipe de Nicolas. Il est rejoint et ramené auprès de mois. Tout cela coûte cher à la "Clarisse" ; beaucoup plus cher que si l'abordage avait été possible, et le me résigne à mener ses deux prises à l'Isle de France, où je réparera mon navire.
J'aborde Port-Louis dans le courant de juin où je fais réparer mon navire, après quoi nous repartons.
 
Cette première et favorable campagne sera le prélude de celle qui va s'ouvrir le 16 août 1799.
 
En effet chargé par le gouverneur Malartic de porter des documents au général Magallon, commandant à Bourbon, je remplis cette mission, non sans risque, du fait de l'erreur des artilleurs de la pointe des Jardins nous prenant pour un ennemi. Puis, doublant l'île par l'est, l'équipage assiste, avec une sorte de crainte superstitieuse, à l'éruption du volcan, dont il ne cesse de voir les lueurs fulgurantes qu'à trente lieues de là.
Le navire voguait alors vers l'ile de la Sonde où nous allions aller faire l'eau et quelque vivres. Nous mouillions donc à l'ile de Cantaye. Je fis descendre deux canots, vingt hommes et des barrique et je les accompagnais armé de mon "foudroyant"...
L'ile semblait inhabitée, nous trouvâmes une source pour remplir les barriques et faire une provision de bois. et j'en profitais pendant ce temps pour tuer quelques oiseaux.
Nous nous apprêtions à repartir quand je m'aperçus que nous n'étions pas seul !
Car un cri déchira le silence !
Je criais alors à mes gars car et nous n'avions pas une arme (la mienne étant vide : le repas !).
 
"les sauvages sont plus nombreux que nous alors, attention !".
 

Je vis parmi eux celui qui me paraissait être le chef, il me regardait fixement pendant que j'essayais de converser avec lui, mais rien, il regardait mon foulard rouge, je luis donnais, il avait l'air très heureux et ne cessait d'éructer !
Nous en profitâmes alors pour retourner discrètement au canot, nous arrivâmes sans problème aux canots, embarquâmes les barriques et essayâmes de partir le plus vite possible, quand ils nous envoyèrent une volée de lances qui par bonheur ne nous touchèrent pas.
Arrivés à bord Nicola dit soulagé :
 
"ouf, j'ai eu peur pour vous ! Pas de blessé !".
 
Je criais alors pour détendre l'atmosphère en arrivant à bord :
 
"Aucun, ils tirent encore plus mal que les Anglais !".
 
La "Clarisse" reprit sa route vers le détroit de la Sonde toute voiles dehors. quatre jours se passèrent quand un matin la vigie cria :
 
"oh la dunette,  un navire à bâbord !".
"La barre dessus, branlebas de combat ! Eric vois-tu so pavillon ?".

"Oui captain, c'est un neutre, un Danois, d'ailleurs il navigue pour nous éviter, mettez la barre à Bâbord toute !".
 
La barre à bâbord toute et la "Clarisse" se jette en travers du Danois.
 
"De toute façon si c'est un neutre il n'a rien à craindre ! hum c'est bizarre il fuit, allons voir de plus près !".
"Cantonniers feu au moindre geste, Le Cardiff prend vingt et suis moi, nous allons le fouiller de fond en comble !".
 
Peux de temps après, arrivés sur le pont le Danois me dit :
 
"Vous n'avez pas le droit, je suis neutre et mes papiers sont en règle !".
 
Je lui réponds :
 
"Oui mais vous pouvez transporter des marchandises interdites alors nous allons de fouiller !".
"Bien, comme vous voulez mais vous ne trouverez rien !", répondit-il.
"Au travail les gras !".
 
Après une fouille en règle où nous ne trouvions rien.
 
"Eh bien Capitaine nous nous retirons et nous excusons !".
 
Mais tout de même nous avion été intrigué car il transportait assez de barils d'eau pour faire le tour du monde ! Bizarre (vous avez dit bizarre, comme c'est étrange...).
Je m'apprêtais donc à ouvrir un baril avec ma hachette quand soudain le Danois sortit un pistolet de derrière son dos en me menaçant !
 
"Le Gall explique à ce monsieur que j'ai soif !".
 
D'un violent coup de coude le Gall lui expliqua combien j'avais soif !
 
"Alors Captain plus d'objection maintenant !".
 
Je plantais une hachette dans le baril et fus asphyxié par le poivre indien ! Je répliquais aussitôt :
 
"Ton compte est bon, transport de marchandises anglaises en contrebande, tu es mon prisonnier et je confisque ton navire !".
 
Il eut beau se démener comme un beau diable, désignais alors le Lieutenant Arnaud pour amener avec dix hommes le navire à Port-Louis.
Je voguais alors ver Sumatra quand 3 jours après le 4 octobre 1799, c'est un .Portugais :" Nostra signora de la Conception", qu'on enlève sans coup férir et dont Dujardin prit le commandement pour le conduire aussi à Port-Louis avec son chargement de pièces d'argent d'une valeur totale de 116.000 piastres.
Un mois plus tard, vers le golfe du Bengale, mon lieu de prédilection et mon meilleur fournisseur de prises, c'est un trois-mâts chargé de sel qui suit, vers l'Isle de France, le même chemin que le Portugais.
Novembre arrive qui trouve la "Clarisse" dans le golfe même où je compte opérer fructueusement!
Je découvre un trois-mâts anglais : "l'Auspicious", qui, malgré ses vingt canons, fuit, se laisse gagner de vitesse et se rend. Ce fut le lieutenant Harel qui le conduit à l'Isle de France, où sa cargaison est vendue plus d'un million.
Le 17, je rencontrais un corsaire français "Jean Dutertre", qui commandait le "Malartic", de Lorient.
Etant liés par l'amitié, avons déjeuné ensemble , avons bu de très bons vins dont le fumet capiteux nous fut bientôt monté à la tête. Ce qui devait arriver arriva !
Dutertre, que les libations ne poussaient pas à la bonne humeur, s'enragea du fait que je veuille répondre par des cadeaux à ceux qu'il me faisait. Nous nous sommes excités l'un et l'autre et bientôt nous menacions !
Nous jurions encore de régler ailleurs nos querelles, quand nos deux bâtiments s'éloignèrent et se perdirent de vue. Fâcheuse diversion à une longue et pénible navigation.
 
En décembre, deux Danois visités sont reconnus en règle et relâchés.
Deux semaines passent et ayant traversé le golfe du Bengale, la "Clarisse", croise les côtes d'Orixa. Quand le 30 décembre 1799.....
 
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Chapitre6 : A suivre d'autres exploits de la "Clarisse". Mais ça c'est une autre histoire !..

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