Mes modèles semi pro

Ce sujet annule et remplace celui posté par erreur dans les maquettes plastiques le 5 février

Bonjour à tous

Comme annoncé dans ma présentation, j’ai construis bon nombre de maquettes pour des chantiers ou armateurs, je vais donc commencer par vous présenter quelques modèles, mais avant, le pourquoi.
Connu par la compétition, les revues et les articles que j’ai écrit durant près de 30 années )à l’époque, je fus approché à la fin des années 90 par un maquettiste Suisse, qui cherchait quelqu’un pour satisfaire ses demandes, après avoir fait une première maquette type pour un prix raisonnable, dès la fin des années 90, il me confia des commandes, tout d’abord de rénovation, puis des modules pour différentes maquettes, et enfin dès 2000, je fis la première maquette entière, en réalité il en fallut trois, étalées sur environ trois années, mais je ne le sus qu’après chaque commande finie et livrée.



Cliché du modèle N° 2 destiné aux States

Cette maquette propriété de la compagnie "Jumboship", fut reproduite trois fois, le premier modèle fut livré dans les locaux de la compagnie à Rotterdam en 2001, le second fut livré à l’aéroport de Genève, ou après avoir été conditionné dans une emballage sur mesure et entièrement capitonné, il fut embarqué dans un avion cargo à destination de Houston pour le centre spatial de la NASA, enfin le dernier fut livré à Hoogezan aux Pays Bas, au chantier DAMEN qui arma les 4 sistership, ce qui me permit d’en voir un sur le Sleepway.

En parallèle, il fut commandé un Reefer, navire frigorifique pour la compagnie "SEATRADE", mais attention une fois le devis fait et accepté par le client, il divise le temps estimé en jours ouvré de 8 à 9 heures minimum, ce qui fait qu'un modèle estimé en 400 heures de travail, c'est 50 journées de 8 heures soit; 10 semaines tout au plus, passé ce délai le client prévoit des pénalités de retard, ben voui, nous ne sommes pas en France, nous devons donc accepter les règles de travail du pays, d'autant  que le concurrence est rude, Pologne, Ukraine et Roumanie, leur taux horaire étant jusqu'à 50% moins cher que nous, il faut donc en vouloir.

Je fis donc ce premier Reefer, qui sera livré en 2001 après seulement 11 semaines après confirmation de la commande, le rendez vous à lieu à Anvers au siège maritime de la compagnie



Il s'en suivra par la suite 5 autres maquettes à la suite, pour divers destinataires, l'assureur qui se trouve aux Antilles Néerlandaises, mais aussi le chantier en Corée du sud, puis la dernière pour le siège de la compagnie à Groningen, enfin une dernière commande pour le siège de Cheveningen qui lui possède un sister ship le Royal Klipper, qui sera construit au 1/200, pour sa livraison, nous ferons l'aller retour au départ de Anvers avec la secrétaire interprète

Pour information ces maquettes seront construites en même temps que le premier de série dans les chantiers, il n'y a donc pas de photos du modèle concerné, je les aurais plus tard.



A suivre

JCC

Ah oui...ça calme !

ZR

Continuons ce chapitre ,
Lors d'un consortium international à Saint Petersburg , puis à Aberdeen, sur les recherches et les transports pétroliers, des endroits ou l'on voit un nombre incalculable de maquettes, toutes différentes les unes des autres, mon ami maquettiste avec qui j'étais associé me dit de partager le travail, à lui le pétrole et à moi les transports, frigo, grand volumes, vrac, etc.
Suite à une commande d'un grand groupe Français, nous avions commencé un truc pas possible, un FPSO, un chantier d'environ deux années, mais qu'est ce qu'un FPSO ( floating production storage and offloading) en résumé, c'est; Une unité flottante de stockage et de déchargement de production ( FPSO ), un navire flottant utilisé par l' industrie pétrolière et gazière offshore, pour la production et le traitement des hydrocarbures, bref une usine flottante, c'est énorme, environ 300 m de long, plus de 50 de large et 70 de haut (sans la torchère).

La construction se fera sous haute surveillance, en effet, l'engin est en cours de construction en Corée du sud, nous devons construire la maquette au même rythme que le modèle grandeur, pour ce faire nous recevons chaque semaine des photos prisent en time lap sur le chantier, et les différents plans nous sont communiqués, mais avant de passer au plan suivant, chaque plan est renvoyé au commanditaire, en réalité nous travaillons par modules distincts sans savoir leur utilité, leur utilisation, ni leur emplacement sur le modèle, Pendant Qu'Yves travaille sur le chantier principal à Genève, je travaille sur des modèles de navires à livrer et de temps en temps, je suis interrompu par une commande de pièces pour un module précis, bref c'est du mécano, mais l'on est loin du jouet.
Yves me téléphone toutes les semaines, Internet n'est pas ce qu'il est aujourd'hui, pas de liaison permanente, mais une liaison très courte par modem et cela coute cher, quand subitement Yves me dit qu'il fatigue, qu'il ne comprend plus le principe, bref, il tombe malade, et finit par s'éteindre durant l'année 2002, alors que le chantier est à 90%, c'est la grosse tuile, c'est ainsi que son épouse prévient le groupe qui propose d'arrêter et tout annuler, mais elle insiste pour que je prenne la suite, il y a une grosse somme derrière le chantier, car Yves, ne vit que de cela. Alors le groupe accepte et m'invite à venir au siège en région parisienne, j'ai l'adresse mais ne sait pas de quoi il s'agit, à mon arrivée sur place, c'est la surprise, je suis devant le plus grand groupe français, et l'on entre pas comme cela, alors annoncé à l'accueil, une directrice commerciale vient me chercher, nous passons plusieurs sas électroniques de protection, puis dans les étages supérieurs, j'entre dans des bureaux, ensuite l'on me convie dans une énorme salle ou se trouve l'ensemble des plans de la chose, sur des énormes étagères à portique, les "book", des plans format A3 y sont accrochés, ou plus exactement suspendus, la salle fait environ 80 m2, l'on me fait voir sur plans détaillés ce qui reste à réaliser, si je suis d'accord, et bien l'on me transmettra les documents en temps utile, car rien ne sort d'ici.
L'entretien terminé, ce sera direction Genève dans quelques jours, pour récupérer l'ensemble, il rentrait dans le Toyota, il devra entrer dans la Volvo.

 
Ouf voici la chose, je vous présente le FPSO "Girasol" du groupe Norvégien "Stolt Offshore" et du groupe Français "Elf", il est impressionnant, mais non fini, il est au 1/200 mesure plus d'un mètre cinquante de long, 30 cm de large et 70 cm de haut à la torchère, il est tout en métal et avoisine les 80 kg.
Il n'est pas fini, il faut terminer bon nombre de tuyaux dont les "storhack", mais pour l'instant il faut le charger dans la voiture et direction Paris pour le présenter avant la suite des travaux.


C'est fait le voila dans la voiture, paré pour environ 800 km de route.

Deux jours plus tard, nouvelle visite, cette fois avec la maquette, c'est OK, l'on va continuer, je rentre donc chez moi et les documents suivront, il me faut un mois dans l'atelier pour terminer, peinture comprise, environ 10 heures de boulot par jour, enfin une vitrine en altuglas PMMA de 10 mm d'épaisseur sera posée sur l'ensemble, et la livraison ne se fera pas, ce sont eux qui viendront la prendre dans un véhicule spécialement aménagé et capitonné, avec la vitrine le bébé dépasse les 100 kg, de plus il ne faut pas qu'il bouge sur ses 4 pieds, alors ils effectueront un calage spéciale de la maquette sur son support et ensuite de l'ensemble dans le véhicule, entièrement fermé et sans vitres.

Cette maquette se trouve dans le hall du groupe TOTAL à Nanterre, elle fut exposée à la cité des sciences lors d'un consortium international sur les recherches pétrolières, ou je fus invité en soirée.

à suivre avec d'autres modèles plus simples.

JCC

Impressionnant... Les mots me manquent...

Bonjour à tous,

Quelques clichés avant de passer à un autre sujet, quelques vues des divers modules à leur emplacement.


La partie arrière du FPSO ou est installée la zone vie des personnels, remarquer les 3 "free fall" pour une évacuation en cas d'urgence, leur taille est impressionnante, ils peuvent embarquer près de 80 personnes en toute sécurité. (un quatrième sera rajouter par la suite sur le vrai FPSO)


Ces enchevêtrements de tuyaux représentent, pas moins de six modules différents, en réalité ce sont des unités de raffinages distinctes en fonction des traitements de transformation du brut. Avec le temps, ces unités seront modifiées et grandement améliorées sur l'original.


En avant de la zone vie, l'on trouve deux unités de traitements et de transformation bien spécifiques, soit deux modules distincts


La partie avant, deux modules dont la torchère d'évacuation des résidus qui sont brulés, cette torchère culmine à 70 mètres au dessus du pont principal



Confection, mise en place et peinture des "storack" ces tuyaux métalliques descendent au niveau du fond du FPSO, ils sont traversés par les manches d'alimentation des produits finis et sont dirigés vers les blocks de distribution. Voir le principe ci dessous


A droite les plateformes de forage pétrolière, le brut arrive au FPSO par les storack en bout, après raffinage, les produits finis sont dirigés vers les coffres de distributions (en bas du schéma), c'est à ces coffres que seront reliés les navires chargés du transport des produis finis.
Un détail  important, pour bien réussir une maquette, il est indispensable d'en connaitre son usage et le principe de fonctionnement de l'ensemble, ceci afin de bien comprendre et de réaliser correctement chaque élément, l'approximatif n'a pas sa place ici.

Et pour finir, la vraie plate forme GIRASSOL au large de l'Angola, 300 mètres de long, 59,6 m de large et un port en lourd de; 343000 tonnes (cuves pleines)



A suivre, et passons à tout autre chose.

JCC

En ce qui concerne les maquettes pro, il faut s'attendre à tout, et l'on va de surprise en surprise, exemple , une question toute bête; Les Pays qui n'ont aucune vue ni frontière en bord de mer, ont-ils une marine ?
Beaucoup pensent que non et pourtant ou et c'est surprenant, un exemple durant les conflits de la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, qui a entendu parler de la flotte Austro Hongroise ?
Elle a été créée en 1898 puis dissoute en 1918, de son vrai nom; kaiserliche und königliche Kriegsmarine, littéralement Marine de guerre impériale et royale, elle disposait de; 3 cuirassés, 3 croiseurs cuirassés, 2 croiseurs protégés, 4 croiseurs légers et une multitude de petites unités dont; 48 torpilleurs et contre torpilleur et 8 sous marin.

Et la Suisse, à t'elle une marine? en dehors du Lac Léman, oui elle possède une flotte de haute ler civile, des navires de transport, son port d'attache est Bâle, mais les navires sont sur les côtes, elle possède plus de 40 navires, jaugeant  1 300 000 tonnes de port en lourd répartis chez 6 armateurs.

La suisse deviendra donc pour nous une opportunité de construire des maquettes industrielles grâce notamment à ses bureaux d'étude, uniquement des navires de mer et non du Lac Léman, c'est ainsi que la firme NTA située sur les bord du Léman nous demanda quelques maquettes, et que ne fut pas notre surprise de voir des navires appartenant entra autre à des groupes français, Comme par exemple le Michaelis, l'Ambroise, etc., en fait ils étaient selon les besoins affrétés pas des armateurs Suisse.
Mais la suite est aussi curieuse, la firme NTA dont le siège se trouve à Nyons nous commanda deux petites unités qui étaient employées sous pavillon français pour le compte de la DGA (direction générale de l'Arment), en fait ces deux unités sont des navires achetés à des compagnies, puis employés au service de la DGA pour des missions particulières.
Le premier fut une vedette d'origine Danoise et affectée comme garde côtière, matricule de coque; TV 284, elle va changer de nom, de couleurs, d'équipement et sera au service du centre d'essais des landes, port d'attache Bayonne, elle appartient désormais au groupe Suisse ABC Maritime.





En trois semaines l'affaire fut entendue, et le modèle construit et peint comme demandé, le navire est Suisse mais navigue sous les couleurs de France, et au profit de la DGA, mais le sigle du propriétaire Suisse est bien présent NTA.

Le même propriétaire NTA, demande un autre navire, plus imposant et un peu spéciale, le firme vient aussi de se procurer un navire spécifique l'Abeille Supporter mais cela n'est pas toujours compréhensible si l'on en juge la vie du navire depuis son lancement, voici sa fiche;

Ex- Abeille Supporter, ex-Seaway Hawk, ex-Seaway Deavon)
Bâtiment acquis en 1986 pour la délégation Générale pour l'armement (Direction des missiles et de l'espace)
Armement et entretien sous-traités à la société Les Abeilles Internationales jusqu'au 1er juillet 2000, puis la société NTA/ABC Maritime qui doit consacrer le tiers de l'année à la DGA pour le centre d'essais des Landes et à la Marine nationale, la société restant libre de commercialiser le navire les deux tiers restant de l'année.

C'est donc la société NTA (ABC Marine) qui commande la maquette. Il s'agit d'un bâtiment base pour plongeurs, et voici le résultat







La maquette n'est pas très grande car réalisée au 1/100 soit 65 cm de long

A suivre.

JCC

Bonjour à tous.

Pour changer un petit peu.

Voici une commande peu banale, elle est venue de la confrérie de l'ordre de Malte.
Je ne m'étendrais pas sur les fonctions de l'ordre de Malte, c'est un ordre hospitalier qui s'occupe des malades, son su=iège est en principe en Italie, mais il rayonne de par le monde.

J'ai donc été approché par un chevalier de l'ordre afin de réaliser une maquette de la péniche qui se trouve accostée au quai de Javel à Paris, cette péniche à pour but de recueillir et de soigner des SDF accompagné de leur chien, ce ne fut pas un gros travail, mais plus un loisir pour la réalisation de cette maquette.

Satisfaits de cette maquette, ils me demandèrent beaucoup plus difficiles, la maquette d'une des galères de l'ordre au XVIIème siècle, pas facile car pour seule documentation des récits et gravures, des tentures et des tableaux , dont certains se trouvent au Vatican, il faut donc retrouver l'origine de ces galères, qui étaient construites en Italie, principalement à Gènes, je vais donc contacter mes connaissances en Italie et essayer de regrouper un maximum, afin de dessiner un plan correct et ressemblant, cela demandera plus d'une année de recherche, le modèle devant ressembler à ça......



Ce n'est pas terrible mais il faudra faire avec, en ce qui concerne les écrits, ce n'est guère mieux des écrits datant au mieux du 19ème et un extrait du Larousse de 1932.

Tant bien que mal , je vais réussir à faire un plan et une année plus tard, voici le résultat.





La coque en bois est cuivrée dans ses œuvres vives, les tentures sont en soie et damas rouge, les voiles sont en soie fine et entièrement peintes à la main, du même motif que le tableau la représentant au Vatican.

La voici maintenant sous sa vitrine, ou elle est exposée au siège de l'Ordre de France à Paris.



A suivre

JCC

Effectivement, les commandes sont très variées...

Superbe réalisation ! Ces navires ne sont pas simples dans leur structure à réaliser... Bravo !
Après, on peut se poser la question de savoir s'il est pertinent pour un ordre tel que celui de Malte de représenter des galères... avec des galériens !

Oui Gilles mais n'oublies pas que c'est dieux qui est à la barre de ces galères là! Et certainement des "ex pirates" d'Afrique du nord, dans la cale.
Donc c'était permis pour la grâce de dieu.

Excellente question que j'ai posée moi même, la réponse est surprenante, d'ailleurs il en était de même chez nous.
En fait ces galères n'étaient pas faites pour faire la guerre, mais surtout pour diverses missions de représentations, hors les "galériens" étaient en majorité, des hommes libres, payés pour ce travail, sachant que les missions (navigations) se faisaient uniquement de jour et retour au port d'origine à l'issue, ceci est notifié dans les divers ouvrages relatant la vie de l'Ordre.

JCC